Entretien réalisé par M. Gemmill LA TRIBUNE : Avec du recul, quel commentaire faites-vous de l'élimination des Verts au premier tour de ce Mondial 2009 ? Mohamed Mansouri : Il faut être honnête. C'est un résultat mi-figue, mi-raisin. Que ce soit en A ou en d'autres catégories, on a tellement suscité d'espoirs que chaque fois on a l'impression d'une symphonie inachevée. Ce que j'ai retenu du Mondial de Croatie, c'est un peu l'inquiétude des Algériens qui s'avouent vaincus sans jouer. Est-ce qu'on a véritablement une relève ? Aujourd'hui, oui. Dans tous les compartiments, nous avons des jeunes capables d'assurer la relève. Nous avons montré que nous pouvons rivaliser avec les équipes européennes et sud-américaines. Nous avons une équipe qui s'est présentée sans renfort. On a tenu tête à la Russie. Les défaites contre l'Allemagne, la Pologne et la Macédoine sont des erreurs de jeunesse et le fruit d'une préparation qui n'a pas été à la hauteur de l'événement. Ce sont des compétitions qui vont aguerrir ces jeunes pour l'avenir. On a des joueurs capables de prendre la place d'ici deux à trois ans. Est-ce que nous n'avons pas de regret du fait que nous n'avons pu bénéficier de l'apport de tous les joueurs pour booster le jeu de l'équipe ? Après coup, oui, on le regrette vivement. Pour d'autres non, ces joueurs auraient pris la place de ces jeunes qui auraient pu être frustrés. Au final, on ne le regrette peut-être pas. Nous avons eu une équipe jeune qui aurait pu franchir ce petit cap. Il faut regretter aussi le fait que les joueurs algériens n'ont pas de cran. Quand vous êtes titulaire dans votre équipe et qu'on vous menace, vous devez être capable de dire que vous êtes disponible pour remplir votre mission. Comme l'ont fait les autres joueurs à l'image des joueurs croates. Ils ont pris leurs responsabilités et sont partis jouer pour leur pays. Mais nos joueurs reculent dès qu'il y a le moindre problème. Quel est l'avenir de cette sélection sachant que le coach a décidé de mettre un terme à sa collaboration ? Il avait une mission. Il avait l'objectif de préparer la relève de l'équipe. On lui a demandé de présenter une équipe capable d'apporter la réplique. Je pense qu'il a réussi sa mission. Théoriquement, celle-ci est terminée. Maintenant, la FAHB, par le biais de son nouveau bureau, est en train de réfléchir à d'autres missions possibles. Mais tout cela nécessite des coûts auxquels il va falloir faire face. On aurait tellement aimé faire comme les autres, qui, à chaque match, jouent avec leur équipe type. Mais, jusqu'à présent, c'est le coach tout seul qui supporte techniquement l'équipe. Il faut présenter un vrai plan au ministre de la Jeunesse et des Sports pour préparer les équipes aux futures échéances. Si cela n'est pas soutenu, cette équipe disparaîtra d'ici un an. Ce serait dommage pour le handball algérien qui meurt dans l'indifférence. Il faut trouver les moyens pour que cette équipe reste. Il faut que l'Etat essaie d'apporter un soutien matériel au handball algérien. Nous étions un label. J'ai l'impression que ce n'est pas encore dans la tête des gens. Moi, je fais en tout cas mon travail qui était de repositionner le handball algérien dans le monde entier. Quatre décennies sont passées mais tout le monde sait aujourd'hui que l'Algérie est un pays de handball. Il faut tout faire pour maintenir cette équipe pour qu'elle ne soit pas dispersée. Comment faire pour maintenir cette équipe ? Ce fut le cas des espoirs et des juniors quand ils reviennent des compétitions internationales où chacun est parti dans tous les sens. J'aimerais que cette équipe puisse se retrouver au moins tous les mois pour faire le point, jouer ensemble et pour que la cohésion se fasse. Le Mondial 2011 en Suède est pour bientôt. Que doit-on faire ? On ne peut fixer de date de préparation tant que la FAHB n'aura pas tenu son AGE. Je suis déçu de tout ce qui se dit ou de tout ce qui se fait. Pour moi, c'est un fait banal. Une relève doit prendre sa décision. Ensuite, après une compétition de haut niveau, il y a le rapport et des bilans de participation à faire pour tirer les leçons s'ils veulent aller plus loin. Il y a le nouveau bureau qui doit prendre de nouvelles mesures qui s'imposent pour la relance de la discipline. A un moment donné, il va falloir s'arrêter pour mieux juger. Parfois, on fait beaucoup de bruit pour rien, pour une affaire qui n'a même pas encore été tranchée. Il faut laisser les gens compétents apporter leur contribution dans cette relance, et arrêtons de faire trop d'amalgames. Il faut très rapidement trouver un coach, établir un programme … Le nouveau bureau qui sortira des urnes doit se réunir pour que tout soit tranché rapidement. Dans les prochains jours, on devrait pouvoir fixer une date pour se réunir et répartir les tâches. Il va falloir éviter de mettre la pression sur les uns et les autres pour que le travail se fasse dans les meilleures conditions avec les meilleures propositions, les meilleurs programmes pour toutes les catégories, comme cela se faisait avant.