Dans peu de temps, il va relever de la plus grande inquiétude pour nos sélections nationales à répondre «présent» aux grands rendez-vous internationaux. Parce qu'il leur sera fatidiquement nécessaire de rendre compte de leur niveau… le vrai. Et c'est ainsi que, d'ores et déjà, l'équipe nationale de football, en course pour une place qualificative au Mondial 2010 est en appel. Il relevait, à notre sens, de l'ordre le plus normal des choses de faire cette hyperbole pour dire que la question de la présence de l'Algérie parmi le gotha international n'a jamais été autant d'actualité depuis que sa réputation s'est ternie après qu'elle eut été au firmament. L'EN de handball, qui n'a plus le panache d'antan, n'aurait jamais pu prétendre faire mieux que ce qu'elle a réalisé. Des enseignements auraient dû être tirés suite à la laborieuse qualification et même au lendemain des prestations, à jeter aux oubliettes, lors des tournois de Qatar et Paris-Bercy. Toutefois, qualifier de bouc émissaire une sélection de handball qui a, en des temps plus glorieux et à un moment où la disette était quasi-générale, plus que contribué au rayonnement de l'Algérie dans le monde serait évidemment faire preuve d'une grave amnésie mais aussi d'un arbitraire impardonnable. C'est pour cela que nous évoquions précédemment les appréhensions qui laminent les responsables en charge des activités sportives, chacun dans sa discipline, dès lors qu'il s'agit de représenter l'Algérie à un haut niveau. La faillite étant, à son tour, quasi totale, même si au cours des derniers jeux Olympiques le judo a sauvé la face. Il n'y a vraiment pas de raison de pavoiser, encore moins de croire que cette discipline a décollé et que lors de prochaines manifestations internationales, il serait presque anormal que les représentants algériens ne réalisent pas une autre moisson sur les tatamis. Il faudrait néanmoins déchanter et se souvenir que l'absence de continuité, voire d'irrégularité dans les résultats est le péché mignon des locataires d'institutions sportives nationales. Sans qu'il n'y ait lieu à généraliser les échecs et/ou de jeter l'anathème sur les uns et les autres. Sauf que, malheureusement, la réalité est là, bien là, et si instructive. Notre pays n'est présent nulle part. Mieux, il est absent partout. En football, tout le monde se gargarise des exploits de l'Entente de Sétif dans des compétitions régionales de myrmidons. En tennis, il n'a toujours existé que Lamine Ouahab et encore, sans pour autant diminuer les qualités de ce tennisman et encore moins sa volonté tenace de réussir, sommes nous tentés de dire «au pays des aveugles, le borgne », Selim Iles, presque à un âge de géronte, continue à entretenir l'ego national. L'athlétisme vole au ras des pâquerettes, Morcelli et Boulmerka à la retraite, plus personne n'assure. Le sport est une affaire d'individus au sens plein du mot ; autrement dit, des individus qui le pratiquent, indépendamment du fait qu'ils soient des hommes ou des femmes. Si les exploits et les performances sont réalisés sur le terrain au prix de grands efforts physiques, de sacrifices, de don de soi, d'humilité, cela n'exclut pas une culture intrinsèque chez ces mêmes individus, une transcendance de la personnalité. Mais il y a une autre catégorie d'individus, nous dirons des hommes, complémentaire, voire même essentielle, pour que les sportifs évoqués soient à la hauteur des espoirs placés en eux, de la matérialisation d'espérances, voire d'ambitions collectives d'un peuple. Ce sont les responsables, ceux-là mêmes qui réfléchissent à la question, mettent en place une politique, planifient les actions et, surtout, créent les conditions idoines à même de matérialiser cette architecture. Et c'est là, pourtant, que résident les plus grands maux qui affectent le sport en Algérie, ces maux prenant leur origine en une inflation criante de responsables visionnaires, compétents, sinon capables d'une politique à long terme et non pas de résultats à des échéances rapprochées, si tant est qu'ils soient en mesure de le faire. Ce qui n'a jamais été le cas. Ces gens-là sont dans le système, le font à la hauteur de leur «génie» et ne peuvent, par voie de conséquence, que pérenniser ses incohérences. Pour tout cela, il relève impérativement de la plus grande gageure que de prophétiser une quelconque sortie du tunnel autrement que par le recours à une révolution totale du secteur, en accordant beaucoup de temps au temps. C'est-à-dire oublier 2010, 2012,2014, 2016… pour se concentrer sur une reconstruction fondamentale. A. L.