L e regard que l'on porte aujourd'hui sur l'équipe nationale a bien changé. Ce qui est demandé aujourd'hui, ce qui est souhaité, ne manque pas de retenir l'attention, même si l'on a l'impression qu'il s'agit d'une exigence du football. L'équipe d'Algérie est en train de prendre une autre dimension. Etant donné par ses nouvelles motivations, elle ne laisse point indifférent. Elle en impose à travers ce qu'elle laisse déjà entrevoir. Mais peut-on justement rester insensible aux améliorations qui marquent déjà d'une façon générale ses exigences et ses priorités ? La formation algérienne manque cruellement de jeunes en son sein, ce ne sont pourtant pas les joueurs qui font défaut. Beaucoup de joueurs ont atteint un âge qui recommande le repos. On en convient. Mais on sait que beaucoup d'autres doivent être remplacés après le Mondial sud-africain par des jeunes qui piaffent d'impatience de porter les couleurs nationales. Le football spectacle que l'équipe a mis une longue période à chercher semble aujourd'hui trouver le contexte le plus favorable pour son développement, pour son épanouissement. Mais il faut préparer la relève en injectant par petites doses des jeunes. Le football chatoyant ne peut s'inscrire dans sa véritable raison d'être que s'il est accompagné de la synchronisation nécessaire, de l'enchaînement le plus mobilisateur et auquel on se prête avec le maximum d'adhésion. Les révélations ne manquent pas du reste, pourvu que le sélectionneur national n'hésite pas à donner à chacun la chance qu'il mérite et dont il a vraiment besoin. La présence des Anis Tafer, Ryadh Boudebouz, Ishak Belfodil, Marwane Mebrak, Sofiane Feghouli sur la liste des joueurs à convoquer, témoigne, si besoin est, de la détermination à doter l'équipe des arguments et des atouts pouvant lui apporter le plus et surtout confirmer la touche offensive dont elle doit s'imprégner de plus en plus. L'évolution des Verts ne peut pas échapper à la contrainte d'afficher à chaque fois un comportement, un rendement meilleur que les précédents, c'est dans cette optique que le coach Rabah Saadane a effectué une tournée en Europe pour superviser les jeunes susceptibles de renforcer les rangs des Fennecs. La sélection algérienne s'efforcera de préserver ce qu'elle a déjà accompli au niveau des jeunes avec la sélection des U17 qui a représenté l'Algérie au Mondial 2009 de la catégorie au Nigeria, de persévérer sur la même lancée, avec le même esprit et les mêmes motivations. L'Algérie, avec tous ses jeunes pros, et ils sont nombreux, ses forces et ses atouts mais aussi sa réputation et ses exigences d'équipe ayant accédé au palier des «grands», envisage certainement de relooker son team à l'occasion des éliminatoires de la CAN 2012, organisée conjointement par le Gabon et la Guinée équatoriale. Pour l'Algérie comme pour le Maroc, la CAN 2012 se dresse d'ores et déjà comme un objectif primordial, une ambition de premier ordre. Autant s'y prêter dès maintenant avec les mêmes motivations et surtout les mêmes convictions. Si l'on veut jouer un rôle assez important au niveau des sélections ou des clubs, il faut se donner les moyens de chercher les renforts en dehors du pays. Aujourd'hui, il est urgent de faire une rupture dans ce domaine en gardant nos meilleurs jeunes auxquels on va adjoindre des joueurs expatriés de haut niveau. Parce que, aujourd'hui, si l'on veut avoir des ambitions africaines ou mondiales il faut que nos clubs soient organisés de cette façon-là. Notre souhait, c'est qu'au terme de ce Mondial 2010 on puisse faire une bonne moisson de joueurs algériens. Il faut qu'on arrive à vendre le produit algérien aux autres équipes en leur faisant comprendre qu'ils peuvent se faire une place dans n'importe quel club européen. Aujourd'hui, on doit créer une rupture pour la gestion de nos équipes nationales. Il faut appuyer et encourager la nouvelle loi promulguée par la FAF qui consiste à intégrer des jeunes en équipe fanion. Il y a des équipes qui se font déjà une priorité en ce début de saison et qui se doivent de ne pas passer inaperçues : fonder le jeu sur les dispositions naturelles des jeunes joueurs. Tout cela devrait forcément aider à l'émergence d'éléments susceptibles d'y trouver, ici plus qu'ailleurs, tous les éléments déclencheurs. Chez certaines équipes, on ne se fait pas seulement un nom, mais également une carrière. Beaucoup ne seraient certainement pas ce qu'ils sont aujourd'hui s'ils n'y avaient pas été mis dans le bain dès leur émergence. Au-delà des satisfactions, des victoires, mais aussi des déceptions et des défaites, il y a l'émergence des jeunes qui sont l'avenir de demain. Les individualités ne manquent pas dans nos équipes. La marge de progression d'un bon nombre de jeunes joueurs devrait favoriser la création non seulement d'un esprit de jeu, mais tout particulièrement d'un esprit de groupe. Lorsqu'on voit certains se donner avec autant de surpassement, on ne peut que se rendre compte de la signification d'un tel comportement, d'une pareille attitude pour attirer l'attention du coach. N. B.