Une conférence internationale sur «l'extrémisme violent et la dé-radicalisation» s'ouvrira demain, à l'hôtel Sheraton (Alger), en présence de plus d'une cinquantaine de pays, une quinzaine d'organisations régionales et de nombreux experts et hauts fonctionnaires. La conférence durera deux jours et sera sanctionnée par une série de recommandations à remettre au sommet, prévu en septembre prochain à Washington, sous l'égide des Nations unies. Lors d'une conférence de presse, tenue hier au siège du ministère des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, a affirmé que le choix de l'Algérie pour l'organisation de cette rencontre internationale n'est pas fortuit. «Si nous avons été sollicités par les Nations unies pour l'organisation de cette conférence, qui est une étape très importante dans le processus qui nous mène au sommet de Washington, c'est parce que l'Algérie a toujours été à l'avantgarde de la lutte contre le terrorisme. Notre pays a survécu à mille et une turbulences. Et c'est seul qu'il s'est engagé dans la bataille contre le terrorisme. Et il l'a vaincu.» Aujourd'hui, poursuivra Messahel, «il y a cet autre phénomène qui menace de nombreux pays à travers le monde et qui est la radicalisation. Dès le départ, nous avons dit que la lutte contre le terrorisme ne pourrait pas être qu'armée. L'aboutissement de la lutte contre le terrorisme passe par la prévention et la lutte contre la radicalisation». Pour rappel, l'Algérie a déjà pris part, le mois de février dernier, au sommet sur le sujet organisé à Washington, et a longuement insisté sur la nécessité de se mettre d'accord sur les moyens et les mécanismes de lutte contre la radicalisation. Un autre sommet aura donc lieu, toujours à Washington, le mois de septembre prochain, autour de la même question. A la même période, une réunion du Forum global de lutte contre le terrorisme (Fgct) aura lieu à New York. La rencontre d'Alger est jugée donc d'une grande importance du fait qu'elle permettra une confrontation des expériences en la matière. Aussi, indiquera Messahel, «les recommandations d'Alger seront codifiées sous forme de résolutions ou d'accord global. L'ONU nous a encouragés à tenir cette conférence parce qu'elle considère qu'il y a de bonnes pratiques en Algérie et ces pratiques seront codifiables à l'avenir». Messahel rappellera, par la même, que «nous sommes partie prenante dans tout ce qui se fait dans la lutte contre le terrorisme. En 1999, nous avons eu, ici à Alger, le plan d'action de l'OUA. Aussi, nous avons été pour beaucoup dans la criminalisation du financement du terrorisme. Nous avons fait une session à Alger sur la sécurité et le développement dans les pays du Sahel, qui est devenue la stratégie des Nations unies pour le Sahel...». D'autres actions et d'autres rencontres sont à citer pour dire l'engagement de l'Algérie en la matière. Au programme de cette rencontre, huit thèmes à examiner en ateliers : «Approche globale, présentation de l'importance et du rôle de la lutte contre l'extrémisme violent et la dé-radicalisation dans le combat contre le terrorisme», «Le rôle du système judiciaire dans la dé-radicalisation, y compris en milieu carcéral», «Le rôle des instances religieuses dans la dé-radicalisation», «La dé-radicalisation, la réhabilitation et la réintégration», «La dé-radicalisation et les efforts contre l'extrémisme violent par l'éducation, y compris par la promotion effective des méthodes d'enseignement, la formation professionnelle et l'emploi», «Le rôle des médias, y compris les TV par satellite et les programmes religieux, dans la dé-radicalisation», «Le rôle de la société civile dans la dé-radicalisation», «La dé-radicalisation et les phénomènes de xénophobie et de l'islamophobie». K. M.