C'est ce qu'on appelle mettre les bouchées doubles. Abdelaziz Bouteflika ne perds de temps. A peine le Conseil des ministres bouclé, mercredi dernier, qu'un remaniement partiel du gouvernement est opéré par le Président, jeudi dernier, auquel succédera le limogeage de deux hauts gradés responsables de deux corps d'élite. Les changements ont concerné les ministères du Commerce, de l'Agriculture, et de la Jeunesse et des Sports. Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a ainsi perdu son poste qui est attribué à Bakhti Belaïb, lequel a déjà dirigé ce ministère en 1997. Le deuxième départ concerne Abdelkader Kadi qui cède son portefeuille ministériel au ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, auquel est désormais rattachée le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Enfin, le ministère de la Jeunesse et des Sports qui était dirigé par Abdelkader Khomri, est confié à El Hadi Ould Ali. C'est le nouveau venu dans l'équipe. Il accède pour la première fois à cette haute fonction et fait son entrée au gouvernement de Abdelmalek Sellal. M. Ould Ali a occupé durant plus de dix ans le poste de directeur de la Culture de la wilaya de Tizi Ouzou. Si Amara Benyounès et Abdelkader Khomri n'ont bénéficié d'aucune nouvelle affectation, Abdelkader Kadi a, lui, été nommé au poste de wali de Tipasa, au même titre que Yamina Nouria Zerhouni qui a été désignée walie de Boumerdès, après un mouvement complémentaire auquel a procédé, jeudi dernier, le Président dans le corps des walis. Il faut observer que ce changement partiel dans l'équipe gouvernementale a été décidé un peu plus de deux mois après le large remaniement opéré le 14 mai dernier et qui avait vu la nomination d'une dizaine de nouveaux ministres à la tête de secteurs clés comme les Finances, l'Energie et l'Enseignement supérieur. De plus, dans le même temps, le chef de l'Etat a procédé à un large mouvement dans le corps des walis. Mieux, les dix circonscriptions administratives dans les wilayas du Sud (2 à Adrar, 1 à Biskra, 1 Béchar, 2 à Tamanrasset, 1 à Ouargla, 1 à Illizi, 1 à El Oued et 1 à Ghardaïa) voient leur mise en place finalisée avec l'installation à leurs têtes des walis-délégués. La première étape de la réorganisation territoriale engagée avec la création de wilayas-déléguées après les différents mouvements de protestation des citoyens dans les régions du Sud pour une meilleure gestion des affaires locales et des problèmes des citoyens est désormais effective. Mais pas seulement. Intervenant en pleine période des congés d'été, ce remaniement partiel du gouvernement qui se double d'un vaste mouvement dans le corps des walis, indique clairement que les hauts responsables devront faire la jonction entre fin de l'exercice et rentrée sociale. Autrement dit, ils ne feront relâche, ou si peu, pour justement garantir une rentrée sociale sans à-coups ni trop de mauvaises surprises. C'est ce qu'on appelle un programme de travail bien chargé. Attendons les résultats... H. G.