Les rencontres de la première journée du championnat national n'ont jamais constitué un enjeu particulier pour les clubs. Mais pour la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), le match qu'elle jouera aujourd'hui face au Chabab de Constantine (CSC) est vu comme une véritable poudrière. Pas pour le club lui-même, mais pour son président qui fait face à des critiques acerbes à propos de sa gestion du club, mais aussi à une remise en cause de sa légitimité en tant que président. Donc l'enjeu est majeur pour Mohand Cherif Hannachi qui sent l'obligation d'un résultat positif pour faire taire, ou du moins, essayer de faire taire ses opposants du comité de sauvegarde de la JSK menés par Mouloud Iboud. Parce qu'un faux pas lors de cette première rencontre confirmera tout ce qui a été dit autour de la «préparation catastrophique» de l'intersaison effectuée dans deux endroits différents de la Tunisie. Mais un bon résultat des poulains du coach Mourad Karouf permettra de libérer un tant soit peu les énergies, devant l'embuscade tendue par les opposants au président Hannachi. Surtout que ce dernier a vécu une veille de championnat tonitruante avec une démission malvenue de son manager général Karim Doudene et son entraineur des gardiens Omar Hamened. La célérité avec laquelle Mohand Cherif Hannachi a remplacé les démissionnaires montre toute l'étendue de son angoisse à la veille du coup d'envoi de la nouvelle saison de Ligue 1 Mobilis. Brahim Zafour et Lounes Gaouaoui sont venus à point nommé remplacer les démissionnaires Doudene et Hamened. Un coup dur pour les opposants de Hannachi accusé souvent de marginaliser les «enfants du club». Mieux encore, Hannachi est allé ramener l'ancien stoppeur de la Jumbo-JET, Dahmane Haffaf, installé récemment en tant que directeur technique sportif (DTS), en charge notamment des catégories jeunes du club. Le choix de Haffaf n'est certainement pas fortuit pour de nombreux membres du comité de sauvegarde de la JSK puisque se recrutement est parmi les joueurs de la légendaire Jumbo-JET, comme Iboud, Fergani, Abdeslam et Amara. Donc, le match d'aujourd'hui face aux Constantinois sera chaud, très chaud pour Mohand Cherif Hannachi, sous pression, qui considère la rencontre comme une double empoignade; son club contre le CSC et lui-même contre ses opposants du comité de sauvegarde. D'où la tension qui règne depuis quelques jours à Tizi Ouzou où des rumeurs circulent à propos d'éventuels dérapages lors de ce match. Les partisans des deux parties se soupçonnent mutuellement d'une volonté de créer du grabuge dans les tribunes et sur la pelouse pour s'accuser mutuellement d'une éventuelle sanction contre la JSK et son stade du 1er-Novembre de la ville des genêts. Mais en dehors de ces soupçons et autres futures accusations prêtes à surgir après cette rencontre, si un éventuel dérapage survient à l'occasion de cette rencontre, ni Hannachi, ni ses opposants ne seront aussi perdants que la JSK qui sort d'une saison 2014/2015 catastrophique en raison justement de sanctions injustes infligées au club le plus titré d'Algérie, après la mort de son buteur maison Albert Ebossé, en août de l'année dernière. Une éventuelle délocalisation des matchs du club du Djurdjura vers une autre ville risque d'être fatale non pour Hannachi ou Iboud et consorts, mais uniquement pour ce club cher à toute une région, la Kabylie, et à tout un pays, l'Algérie. M. B.