Le gouvernement libyen siégeant à Al-Bayda a de nouveau appelé les pays arabes à intervenir contre le groupe Daech en demandant des frappes contre les positions de l'organisation terroriste, notamment dans la cité de Syrte devenue le symbole du chaos libyen. Ce gouvernement exilé dans l'est du pays se déclare «incapable de faire face à Daech en raison de l'embargo sur les armes imposé à l'armée» par l'ONU depuis 2011. Et de ce fait il exhorte «les pays arabes frères (...) à lancer des frappes aériennes ciblées contre les positions de Daech à Syrte en coordination avec les autorités concernées». De violents combats ont éclaté à Syrte, des habitants ayant pris les armes pour tenter de déloger le groupe djihadiste qui contrôle la ville depuis juin compliquant toute tentative de règlement de la situation sécuritaire et politique. Aujourd'hui les combats dans Syrte sont un symbole du chaos qui règne en Libye, où deux gouvernements, l'un reconnu par la communauté internationale, mais exilé dans l'est du pays, l'autre tenant la capitale, Tripoli, se disputent le pouvoir. Les deux gouvernements en conflit se rejoignent dans leur hostilité du groupe Daech, mais ce troisième acteur pourrait bien embrouiller un possible rapprochement entre les différentes parties. Le gouvernement de Tripoli a affirmé avoir lancé des raids aériens contre les djihadistes à Syrte ces derniers jours. Mais sans résultats patents sur le terrain. La Libye, un des plus grands territoires d'Afrique, est livrée à un désordre inquiétant qui pourrait bien menacer les pays limitrophes. En proie au chaos depuis l'intervention de l'Otan qui a provoqué la chute du régime de Kadhafi en 2011, la Libye subit la loi des milices et se retrouve avec deux Parlements et deux gouvernements se disputant le pouvoir. L'un basé à Tripoli et l'autre à Al-Bayda, ce dernier étant le plus reconnu sur le plan international. Tout a commencé lorsqu'une coalition de milices menée par Fajr Libya, s'est emparée en 2014 de la capitale Tripoli, poussant le gouvernement reconnu ainsi que le Parlement à s'exiler dans l'est du pays. Ainsi un gouvernement rival s'est autoproclamé à Tripoli. Profitant de la situation anarchique, le groupe Daech s'est vite implanté dans des régions du pays usant de l'impact médiatique en commettant des attentats sanglants et décapitant des étrangers. Suite à cette dégradation de la situation sécuritaire à Syrte le Conseil de la Ligue des pays arabes devrait se réunir mardi prochain au niveau des représentants des Etats membres lors d'une session extraordinaire à la demande de Libye. Et selon l'agence de presse égyptienne Mena l'Egypte soutient déjà la demande libyenne. L'ambassadeur Tarek Adel, représentant permanant de l'Egypte à la Ligue arabe a précisé que les représentants des Etats membres «vont chercher comment aider le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale à faire face à la menace terroriste et à reprendre le contrôle la totalité du territoire libyen». L'aviation égyptienne est déjà intervenue en Libye en février dernier menant des frappes sur les positions de Daech. M. B./Agences