Vendredi dernier, les cours du pétrole reculaient en fin d'échanges européens, après la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de conserver ses taux inchangés à cause d'inquiétudes grandissantes sur la santé de l'économie mondiale. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait ainsi 48,09 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 99 cents par rapport à la clôture de jeudi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre perdait 1,55 dollar à 45,36 dollars. Et selon les prévisions de la Banque mondiale, la levée des sanctions contre l'Iran suite à l'accord sur le programme nucléaire devrait faire chuter les prix du baril de pétrole de dix dollars à partir de 2016. «Le retour à plein régime de l'Iran sur le marché mondial ajoutera à terme un million de barils par jour, faisant baisser les cours du pétrole de dix dollars par baril l'an prochain», a indiqué la Banque mondiale dans son rapport. Dans le cas où la prévision de la Banque mondiale se réaliserait, le cours du baril de Brent, perdrait donc près de 20% de sa valeur et descendrait sous la barre des 40 dollars en 2016. Une telle chute aura sans nul doute des conséquences encore plus lourdes pour les pays dépendants de l'or noir à l'image de l'Algérie qui a déjà subi de plein fouet les effets de la dégringolade des cours des hydrocarbures. En effet, la balance commerciale du pays était déficitaire de 8 milliards de dollars durant les 7 premiers mois de l'année 2015, une première depuis 1994. L'Algérie qui retire des hydrocarbures 98% de ses recettes d'exportations, près de la moitié de son PIB et 60% de l'ensemble des recettes fiscales de l'Etat a vu ses réserves de change baisser pour atteindre 159,027 milliards de dollars à fin juin 2015 contre 178,938 milliards de dollars à fin décembre 2014, selon le dernier bilan de la Banque d'Algérie. Pour le Gouverneur de la Banque d'Algérie, il s'agit d'une «forte contraction» des réserves officielles de change, due principalement à «l'impact du choc externe sur la balance des paiements extérieurs de l'Algérie depuis le quatrième trimestre 2014». Pour faire face à la dégringolade des prix du pétrole, le gouvernement a pris certaines mesures d'ajustement au titre de la loi de Finances complémentaires de 2015 (LFC 2015) élaborée sur la base d'un prix de 60 dollars le baril, même si elle a maintenu un prix de référence à 37 dollars. Mais, devant la turbulence accentuée du marché pétrolier, le gouvernement a voulu aller, cette fois-ci, plus loin en optant pour l'augmentation des recettes fiscales du pays et la réduction des dépenses publiques à partir de l'année prochaine. C'est ce que prévoit d'ailleurs l'avant-projet de la loi des Finances 2016. B. A.