Quant aux répercussions de la crise sur la santé financière de la CNR, il a indiqué qu'actuellement, des «réflexions» sont lancées par les pouvoirs publics afin de mettre en place des mécanismes à même d'assurer cette pérennité qui «se porte bien lorsque l'équilibre est assuré entre le nombre des retraités et celui des cotisants». En ce qui concerne les pensions, la Caisse verse plus de 70 milliards de dinars mensuellement. M. Melouka rassure que les acquis enregistrés des dernières années préservent les acquis des retraités, faisant remarquer que «l'assiette de calcul de la cotisation à la retraite en Algérie est très avantageuse par rapport à d'autres pays», dans la mesure où elle «tient compte des cinq dernières années, donc de la meilleure période d'exercice, alors qu'ailleurs, elle s'effectue sur dix ans, voire sur la totalité de la carrière professionnelle». Concernant la révision de l'âge de départ en retraite, le DG de la CNR a indiqué qu'«aucune instruction» dans ce sens n'existe, rappelant que le nombre des cotisants actifs est de 7 millions, alors que le taux de cotisation à la retraite est passé de 17% à 18 %, celui de la cotisation à la sécurité sociale est de 34%. Il explique également qu'«Il n'existe aucune retraite qui soit inférieure au salaire national minimum garanti (Snmg)», et que, dans le cas contraire, la Caisse accorde des «appoints» de sorte à ce que le montant soit «réajusté». M. Melouka a également souligné que le système de retraite en Algérie est plus équilibré que dans d'autres pays où cette frange de la population est nettement plus nombreuse que les cotisants actifs, ce qui permet à l'Algérie d'offrir un «espace d'assurance». La qualité de la prise en charge des retraités sera améliorée et la Caisse modernisée, annonce-t-il. Aussi, l'obligation pour les pensionnaires de présenter des documents administratifs pour percevoir leurs pensions, sera supprimée dès le 1er Novembre 2015, puisque c'est la CNR qui retirera ces papiers, vu qu'elle sera connectée aux collectivités locales. Afin de «mieux répondre aux attentes des retraités», le DG de la CNR évoque la poursuite de l'informatisation de la Caisse, ainsi que l'assistance à domicile, fournie aux retraités invalides ne pouvant pas se déplacer. Par ailleurs, afin de garantir une couverture sociale aux étudiants diplômés pendant la période de recherche d'emploi, un projet de loi est en cours d'élaboration, a annoncé Djaouad Bourkaib, le directeur général de la sécurité sociale au ministère du Travail. En effet, lors d'une conférence animée à l'Institut national des études de stratégie globale (Inesg), M. Bourkaib a expliqué qu'«un projet de décret est en cours d'élaboration pour garantir une couverture sociale aux universitaires diplômés qui ont terminé leurs études et qui ne sont pas ayants droit, et ce pendant la période de recherche d'emploi, afin de leur permettre de bénéficier de prestations de la sécurité sociale», ajoutant que ce projet de décret qui porte, aussi, sur la révision du dispositif des catégories particulières d'assurés sociaux, prévoit également des mesures «spécifiques» pour les travailleurs saisonniers du secteur agricole et les sportifs professionnels. A travers des conventions avec des médecins privés, il y aura élargissement du système du tiers payant aux malades chroniques, dans le cadre de l'amélioration des prestations aux assurés sociaux. Concernant les réformes de la mutualité sociale et le régime du système complémentaire de couverture sociale, M. Bourkaib affirme que cela permettra le développement des prestations complémentaires et supplémentaires des mutuelles sociales, dont les avantages seront intégrés dans le système Chifa. La démarche entrera en vigueur dès janvier 2016. Il a également rappelé que 60% des dépenses de santé de la sécurité sociale concernent le remboursement des médicaments, dans ce sens, il a déclaré qu'une liste de médicaments essentiels qui répond aux besoins de la population sera étudiée, tenant compte de l'intérêt de la santé publique, de la production locale et du rapport qualité prix. «Actuellement il y a 1 387 Dénominations communes internationales (DCI) correspondants à 5 100 marques de médicaments remboursables en Algérie, alors que dans certains pays développés la liste de médicaments essentiels comprend 200 DCI correspondant à 1 000 marques de médicaments essentiels», selon M. Bourkaib. Quant à la prévention des risques professionnels, des conventions et accords ont été signés entre la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) et les institutions spécialisées relevant du secteur du travail pour développer des actions de sensibilisation et de formation. S'agissant des travailleurs non-salariés qui exercent pour leur propre compte, un projet de décret les concernant est en cours, abrogeant celui de l'année 1985, afin d'adapter le système de cotisation, de déclaration et améliorer l'accessibilité aux prestations. M. A-S.