Le 20e Salon international d'Alger (Sila-2015) touche à sa fin, et un retour sur ces huit jours de fêtes de l'édition algérienne peut donner une image globale de cette édition. Déjà, éditeurs et organisateurs s'accordent à dire que le Sila est «un grand événement populaire». En effet, dès 10h du matin, les stands du pavillon central sont pris d'assaut par le public. Les autres pavillons du Salon sont un peu laissés de côté. Les produits proposés par les quelque mille exposants, ne ravi pas toujours le grand public, malgré sa diversité. Pour la plupart, en raison de la cherté des livres. Il est clair que le public, qui vient en masse au Sila, n'est pas toujours féru de littérature. C'est le livre religieux et les ouvrages parascolaires qui ont la cote, comme le fait remarquer un éditeur. «Les Algériens sont encore dans l'achat utile», dira-t-il. D'ailleurs, la plupart des tables-rondes et des conférences, très intéressantes du reste, étaient pratiquement désertées par le public, même si ce n'est pas toujours de la faute des visiteurs, mais plutôt des organisateurs, dont la communication n'est pas tout à fait au point. Le Sila a fêté ses vingt ans cette année, mais il semble ne pas avoir encore gagné en maturité malgré son âge. Au-delà des détails de désorganisation tels que le manque de signalisation, d'air conditionné, d'hygiène dans les sanitaires et de restauration, on relève que le Salon a d'autres lacunes dont le programme qui est introuvable et souvent perturbé, comme l'annulation de conférences et projections de films sans prévenir les personnes qui se déplacent. Les maisons d'éditions, à qui l'organisation des conférences a été confiée, n'ont pas été performantes. Pourtant, durant des années, elles n'ont cessé de demander d'être impliquées dans l'organisation et l'animation, et elles n'ont pas fait mieux que le comité d'organisation qu'elles critiquent. Ce dernier est, de son côté, caractérisé par l'instabilité. On change d'équipe à chaque édition, ce qui se répercute forcément sur l'organisation et les conditions de préparation de cette grande manifestation culturelle. Concernant les activités pour enfants, certains parents ont crié à l'aberration. Pour eux, des ateliers d'écriture, de lecture et de dessins seraient plus appropriés pour un salon du livre. Au delà de ces détails techniques, le Sila offre aussi une véritable expression pour les auteurs africains, qui sont pour la plupart réunit dans l'espace Esprit Panaf. Venu des quatre coins du continent africain, les jeunes talents se sont succédé à la table-ronde consacrée au débat, exposant par le fait un nouvel esprit africain affranchi de tout conditionnement colonial. Les auteurs africains ne sont pas les seuls à avoir donné forme à leur engagement. Le Sila a aussi été l'occasion pour des bédéistes de renouveler leur soutient à la Palestine. Neuf bédéistes ont réalisé une bande dessinée, qui, selon eux, n'a ni ambition politique ou prétention de grande analyse, mais seulement d'apporter un soutien financier aux enfants de la Palestine. Freelastine est le nom de la BD que le collectif a réalisé, dont toutes les recettes iront vers la Palestine. Elle a été mise en vente chez les éditions Barzzakh. T. M.