C'est le 19 octobre dernier, jour où les résultats du concours ont été affichés, que le mouvement de protestation a commencé. La suspicion est immédiate. «Le fils et la nièce du doyen, et d'autres proches détiennent les cinq premières places du classement», affirme un lauréat, relayé par d'autres. La tension était à son comble, les étudiants lauréats ont menacé de faire appel à la justice quand le ministère de la tutelle décide d'envoyer une comminion d'enquête. Seulement voilà, la commission en question est, elle aussi, contestée, puisque le recteur a décidé d'annuler sans justification ni explication les résultats du concours. En réponse, ces futurs médecins spécialistes, qui considèrent la décision du rectorat comme une injustice, occupent depuis jeudi soir dernier la fac de médecine. «Depuis jeudi soir, nous sommes quelque 200 lauréats à camper à la faculté de médecine d'Oran, et nous sommes déterminés. Nous resterons ici jusqu'à obtenir gain de cause», assurent les étudiants qui nous apprennent qu'au cours de la journée d'hier, le doyen de l'université a proposé de recevoir les représentants du mouvement de protestation pour trouver une solution au conflit qui les oppose. «Le doyen de la Fac, le Pr. Anouar Cherak, s'est rendu à la faculté de médecine, aujourd'hui (hier, Ndlr), pour négocier avec nous. Il voulait qu'on arrête de faire appel à la presse. D'un commun accord, l'ensemble des grévistes a refusé», nous dit-on, ajoutant que c'est le flou de la situation qui «exaspère» les protestataires, le ministère et le rectorat se rejetant la responsabilité de l'annulation des résultats de l'examen, «même si le communiqué qui l'annonce portait la signature du rectorat de notre faculté». «Notre administration avoue à demi mots la fraude dans les résultats, mais refuse de donner des noms, la commission ne rend pas publics ses résultats d'enquête. On veut savoir qui est coupable, on exige de la tutelle une prise de décision, des sanctions, et pas de nous punir, nous, pour avoir refusé de nous taire», indiquent les grévistes. De son côté, le chargé de communication du ministère de l'Enseignement supérieur, Zeid Noureddine, nous dira que «si les résultats du concours sont désavoués c'est bien la preuve qu'il y a eu fraude, même si pour le moment nous n'avons pas plus de détails». Concernant les sanctions, M. Zeid affirme que le ministère ne peut avoir aucune prérogative dans ce sens, puisque il s'agit «d'un conflit pédagogique et non administratif». Nous avons tenté de joindre par téléphone le recteur de la faculté de médecine d'Oran, mais sans grand succès. T. M.