Depuis plusieurs jours, la faculté de médecine d'Oran est en ébullition en raison de l'annulation des résultats du concours d'accès au résidanat 2015. Un blocus de l'université est ainsi organisé par les 493 lauréats du concours alors que des représentants des protestataires ont été reçus lundi après-midi par le recteur de l'université d'Es-Sénia. Une autre délégation de lauréats se trouve à Alger avec l'espoir de rencontrer des responsables du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et, en parallèle, des parents d'étudiants comptent introduire une action en justice... Bref, la faculté de médecine d'Oran vit des jours particuliers au moment même où la répartition des postes s'organise dans les autres universités du pays. "Quelles que soient les conclusions de la ou les commissions d'enquête, nous ne pouvons tolérer que près de 500 lauréats paient pour une fraude que quelques candidats pourraient avoir commise !", s'insurgent les protestataires qui continuent d'occuper la cour de la faculté située dans le quartier de Plateau St-Michel. Par conséquent, ils opposent une fin de non-recevoir à la demande du recteur de lever le siège. "Nos demandes n'ont pas été satisfaites. Comment voulez-vous que nous abandonnions notre action qui est, nous le rappelons, légitime parce que la preuve de fraude n'a pas été apportée ?", s'interrogent-ils. Un communiqué laconique, rendu public le 8 novembre par le rectorat de l'université d'Es-Sénia, tente d'expliquer que les raisons de l'annulation des résultats du concours, qui a eu lieu les 17 et 18 octobre derniers, sont d'ordre logistique. Les trois missions d'inspection dépêchées par le ministère ont conclu à un "dysfonctionnement dans l'organisation et le déroulement du concours", dû, notamment, "aux modalités de constitution de la banque de questions utilisées pour la confection des épreuves du concours". Situation qui met "profondément en cause la fiabilité du concours" et appelle inévitablement "l'annulation des résultats obtenus". Autrement dit, une partie ou la totalité des 300 questions ont effectivement fuité, et les lauréats devront payer pour une défaillance qui, selon la teneur du communiqué, est imputable aux seuls organisateurs des trois examens. Ce que dénoncent les protestataires qui refusent de "payer" les frais d'un dysfonctionnement qui a probablement profité à des fraudeurs dont l'identité ne semble pas avoir été déterminée : "Il faudrait que le Mesrs aille au bout de sa logique, détermine les responsabilités et sanctionne les coupables. Pourquoi faudrait-il que ce soit le lauréat qui paie ?", s'insurgent encore les protestataires qui gardent l'espoir que leurs émissaires apporteront quelques bonnes nouvelles d'Alger. Pour le moment, donc, c'est le statu quo qui marque le bras de fer résidents-rectorat et aucune perspective ne semble se dessiner autre que la tenue, annoncée pour début décembre (5,6,7) d'une deuxième session du résidanat 2015, à laquelle ne prendront part que les candidats ayant participé aux épreuves du 17 octobre dernier.