La campagne pour ces élections a déjà commencé. Le très convoité poste de sénateur a lancé la bataille entre les partis politiques dans plusieurs régions du pays où les primaires ont déjà été organisées. En fait, la guéguerre autour des sénatoriales se joue entre le FLN et le RND. Le RND qui domine actuellement, le Conseil de la nation veut maintenir sa position de force lors du prochain renouvellement partiel. Mais le FLN tient à obtenir cette majorité et considère même qu'elle lui revient de droit. D'ailleurs, le secrétaire général du plus vieux parti, Amar Saâdani vise à dominer totalement la scène politique nationale et à s'imposer comme le chef de file. Il l'a déclaré, dans une de ses réunions en disant : «La première chambre est une institution d'une extrême importance pour nous, nous devons l'atteindre avec toute transparence», ajoutant : «Le FLN ne peut plus se contenter d'être présent sur tout le territoire national. Le parti doit peser partout et à tous les niveaux. Il faut donc s'ouvrir sur la jeunesse et les compétences.» Amar Saâdani parlait ainsi d'enjeux dans lesquels il n'imagine pas un second rôle pour son parti. Ce pourquoi, d'ailleurs, il a qualifié le FLN de locomotive. «Nous devons, encore une fois, prouver toutes les capacités de mobilisation de notre parti en allant vers ces élections en rangs unifiés», avait-il précisé. Pour les prochaines sénatorielles, Amar Saâdani n'a pas manqué d'affirmer être favorable pour une alliance avec toutes les formations politiques. En fait, le FLN qui a décidé de laisser la base élire ses candidats, a choisi de ne pas négocier des alliances avec les états-majors des partis et laisser le choix aux responsables locaux de trouver leurs alliés. Le RND, la force majoritaire du sénat, vit également au rythme des tractations et des alliances en perspective de ce scrutin. D'ailleurs, si le RND garde ses anciennes alliances comme celles conclues avec le PT et qui lui ont permis de rafler la mise en 2012, la formation d'Ouyahia pourra rééditer son exploit en 2015. Mais actuellement, cette alliance est mise à mal avec les derniers développements connus par la scène politique où il sera surprenant aujourd'hui que la secrétaire générale du PT, l'une des signataires de la lettre des ‘‘19'' adressée au président de la République, scelle une alliance avec un parti politique qui rejette sa démarche. Le RND devra donc se rabattre sur des alliances avec des élus indépendants. De même que pour le FLN qui a bien fait de laisser le choix à ses élus locaux notamment pour certaines régions du pays où la représentation des partis politiques comme ceux de l'Alliance de l'Algérie verte, l'ANR ou encore Talaie El-Houriat et le MPA auront leur mot à dire, car ils détiennent des centaines de voix. Les sénatoriales pour les autres partis politiques ne sont décisives. Cependant, le FFS concourra dans cette joute dans certaines wilayas à l'image de Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Boumerdès, Alger et Bordj Bou Arréridj. Ce sera également le cas pour le RCD. Le MPA, le FNA, les indépendants et quelques micro-partis et même le TAJ de Amar Ghoul, rejoint par de nombreux élus locaux et nationaux, toutes obédiences confondues, y seront également de la partie. Pour le MSP, les élections sénatoriales sont un détail, comme l'a déclaré le chargé de communication de ce parti. Le Parti des travailleurs, qui, pour rappel, n'a jamais présenté de candidats aux sénatoriales, ne compte pas en présenter cette année non plus. Ainsi donc, à un mois avant la tenue des élections sénatoriales, les partis s'agitent et les alliances se contractent. Les partis disposant d'élus locaux se mettent en branle, les uns pour présenter leurs candidats, les autres pour marchander leurs voix. Il est attendu une large alliance politique au niveau de la base à l'occasion des prochaines sénatoriales. Rappelons enfin que les membres du Conseil de la nation sont élus au scrutin plurinominal majoritaire à un tour au niveau de la wilaya, par un collège électoral composé de l'ensemble des membres de l'Assemblée populaire de wilaya et des membres des Assemblées populaires communales de wilaya, comme le stipule l'article 105 de la loi électorale de janvier 2012. Lors de la dernière élection en 2012, le parti du RND avait décroché la première marche du podium grâce à son jeu d'alliance avec le Parti des travailleurs. H. Y.