Le FLN, qui a raflé le plus de sièges lors des dernières locales et sorti majoritaire lors des législatives du 10 mai, en est sorti vaincu. Donnés favoris, le FLN et le RND, ces deux partis qui se disputaient le terrain depuis la création du Sénat en 1997, ont, tous les deux, perdu les sénatoriales de 2012 laissant place au Front Moustakbel qui s'est adjugé le poste de représentant d'Oran à la deuxième chambre. En effet, Saïd Kacha, qui a échoué lors des sénatoriales de 2009, a pris sa revanche en se présentant, et il est plébiscité, cette fois-ci sous la bannière d'une formation fraîchement agréée, le Front Moustakbel. Le parti de Belaïd Abdelaziz, qui a récolté une quarantaine de sièges lors des dernières locales, a créé la surprise totale en se taillant un lot de 199 voix des 531 qui ont été exprimés à l'occasion des sénatoriales tenues avant-hier. Plusieurs dizaines de voix, ayant poussé en avant le candidat du Front Moustakbel, ont, sans aucun doute, été tirées des autres partis, notamment ceux n'ayant pas pris part à la course. On ne change pas une équipe qui gagne, semblent vouloir dire les responsables locaux du parti de Belaid Abdelaziz. En effet, le choix porté sur la candidature de Kacha Saïd n'est pas un fait du hasard. Homme très populaire et respectueux, Saïd Kacha détient tous les moyens lui permettant d'avancer dans sa besogne. Il est un fin connaisseur de tous les rouages politiques qui fonctionnent localement. Tout compte fait il a, à plusieurs reprises, brigué le mandat de premier responsable de la commune la plus importante économiquement dans la wilaya d'Oran, à savoir la municipalité de Sidi Chahmi. Le FLN, qui a raflé le plus de sièges lors des dernières locales et sorti majoritaire lors des législatives du 10 mai, en est sorti vaincu samedi. Son candidat, Chabni Fathallah, n'a, au décompte final, réalisé que 152 voix. Si tous les chemins mènent au Sénat, il semblerait que tous les coups sont permis dans une élection truffée de surprises. Le RND, qui préside aux destinées de l'APW d'Oran et de plusieurs autres municipalités depuis les dernières élections municipales, a complètement dégringolé samedi. Son candidat, Bounaga Yahia a, à l'issue du scrutin, été attributaire de 68 voix à son profit alors que le réservoir électoral du RND d'Oran est composé de 96 élus. Ajouter à ceux-là, le soutien indéfectiblement affiché, et à l'avance, par les 26 représentants du parti de Louisa Hanoune aux assemblées locales. Où est donc la faille? Est-ce que les élus locaux du PT n'ont pas tous voté au profit du candidat du RND? Ou encore, est-ce que le coup est venu des camarades du même parti que Yahia Bounaga? Difficile à avancer une quelconque explication puisque le vote a été secret. En tous cas, le même scénario a été vecu, en 2009, par le candidat du RND aux sénatoriales d'alors, en l'occurrence Naït Bahloul Abdelaziz! Une autre belle rossée a été administrée au Front national des libertés présidé par Mohamed Zerrouki. Ce dernier, qui a, à la veille des sénatoriales, annoncé que son parti ne se livrera pas au jeu des alliances, déclaré que «convaincus de nos principes et fidèles à notre ligne politique, nous avons choisi un candidat pour le Sénat et nos 29 élus voteront pour lui». Or, le contraire s'est produit lorsque l'urne a été ouverte à l'effet du dépouillement, cette dernière n'a contenu que quatre voix qui ont été exprimées au bénéfice du représentant du FLN, Lahmar Menouar. Une chose est sûre, les élus du MPA, ceux du FNA, du MJD, et du FFS auraient, fort probablement fait le poids. Des 555 élus locaux devant trancher, seulement 531 voix, dont 41 bulletins nuls, ont été exprimés. Globalement, les résultats ont laissé pantois plus d'un, notamment les plus aux faits à la chose politique.