L'Algérie participe à cette 21e Conférence des parties, la COP21, qui se tient jusqu'au 11 décembre, avec une délégation dirigée par Abdelmalek Sellal, Premier ministre, représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au nom de qui il a prononcé une allocution en fin d'après-midi. La délégation comprend Ramtane Lamamra, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, et Abdelouahab Nouri, ministre des Ressources en eau et de l'Environnement. Au cours de la cérémonie officielle d'ouverture de la COP21, au Parc des exposition de Paris-Le Bourget, le président français, François Hollande, le Secrétaire général de l'ONU, Ben KI-moon, et le président de la conférence, chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, ont introduit le débat en situant les enjeux et les objectifs de l'événement qui sont de limiter à – de 2°C la hausse de la température à l'horizon 2100 et dégager, à partir de 2020, un budget de 100 milliards de dollars/an pour aider les pays en développement à faire face aux conséquences catastrophiques du dérèglement climatique et bénéficier de transferts de technologies pour assurer la transition énergétique. «Votre présence suscite un énorme espoir que nous n'avons pas le droit de décevoir. Sur vos épaules repose l'espoir de toute l'humanité», a déclaré le Président français à l'adresse de ses pairs et aux 2 000 délégués présents dans la salle plénière. Soulignant que ce sont les «pays les plus vulnérables, les moins responsables qui étaient les plus touchés» par le dérèglement climatique, il a appelé à une «justice climatique». «C'est au nom de cette justice climatique que nous devons agir», a-t-il recommandé, car «le réchauffement annonce des conflits comme la nuée porte l'orage». «Pour résoudre la crise climatique, les bons sentiments ne suffiront pas. Nous sommes au bord d'un point de rupture. Paris doit être le point de départ d'une grande mutation. Nous sommes au pied du mur. Ce mur est fait de l'addition de nos égoïsmes, ce mur n'est pas infranchissable», a ajouté le Président français, qui a appelé à «un accord universel, contraignant et différencié». Un accord à caractère «contraignant» qui agace les Etats-Unis qui ne tiennent à pas à un engagement juridique. De son côté, Fabius a insisté sur la condition du succès de la conférence, c'est-à-dire «parvenir à un accord climatique universel ambitieux». Précisant sa pensée, il a déclaré que «cet accord devra être différencié, juste, durable, dynamique, équilibré, juridiquement contraignant» pour que les émissions de gaz à effet de serre soient suffisamment réduites pour que la température na s'élève à l'horizon 2100 que de 2°C, voir 1,5°C. Il a informé qu'aux dernières informations parvenues à la présidence de la COP21, 183 pays ont publié leurs contributions de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et si le total de ces contributions nous éloigne des 4°C à 6°C de réchauffement prévu et de la montée du niveau des mers de 1 mètre par le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), elles sont encore insuffisantes pour rester au-dessous de 2°C. Ce qui préfigure de l'importance des négociations qui ont commencé et dureront jusqu'au 11 décembre. Les efforts que feront les deux grands pollueurs du monde que sont la Chine et les Etats-Unis, seront à ce titre scrutés avec attention. «Je vous appelle à donner des instructions à vos ministres et à vos négociateurs pour qu'ils choisissent la voie du compromis», a plaidé pour sa part le Secrétaire général de l'ONU, avant que la séance plénière réparties dans deux salles n'entende les allocutions des chefs d'Etat et de gouvernement. Les présidents Obama et Poutine ont été parmi les premiers intervenants. L'autre grand problème qui est sur la table des négociations est le financement climatique qui permettrait aux pays en développement de faire face aux calamités naturelles causées par le réchauffement de la planète, dont ils ne sont pas responsables, et d'assurer leur transition énergétique. L'objectif fixé par les pays riches à Copenhague en 2009, selon le principe des «pollueurs payeurs», est de dégager 100 milliards de dollars d'ici à 2020, puis annuellement. Selon l'Ocde, dans un rapport commandé par la France et le Pérou, qui avait accueilli la COP20, rendu public en octobre, ce sont 61,8 milliards de dollars qui ont été engagés en 2014. Un montant éminemment inférieur aux subventions accordées aux énergies fossiles. L'Organisation de la coopération et du développement économiques assure que l'effort promis par des institutions bancaires, certains pays riches et le Fonds vert de l'ONU permettrait d'atteindre les 100 milliards. Les pays en développement demeurent plus que méfiants devant cette assurance et attendent du concret, au lieu de promesses si souvent entendues. M. M.