Selon les chiffres communiqués par les cadres de l'Anbt, les 72 barrages en exploitation ont affiché un taux de remplissage de près de 67% avec un volume de stockage de 4,7 milliards de m3. De ce fait, le premier responsable de l'agence a tenue a affirmé que ces chiffres sont les mêmes que ceux enregistrés l'année précédente à cette période. Ceci a permis en outre de passer une année confortable sans contraintes. «En général, les apports interviennent entre janvier et mars. Ce n'est qu'après cette période, marquant la fin de l'hiver, que nous pourrions évaluer la situation», a-t-il ajouté. Les responsables de l'Anbt ont affirmé que le manque de pluviométrie enregistré cette période n'aura pas d'impact sur le taux de remplissage des barrages. De son côté, le secrétaire général du ministère des Ressources en eau, El Hadj Belkateb, a rassuré les agriculteurs que les volumes alloués à ce secteur n'ont pas été réduits, précisant néanmoins que son secteur n'était pas responsable du manque d'eau dans les zones qui ne sont pas équipées en conduites ou en systèmes d'irrigation. Par ailleurs, il a énuméré, devant les cadres de l'Anbt, les défis qu'ils devraient relever à partir de 2016. Le premier concerne l'impact du réchauffement climatique sur les ressources en eau dans les régions du Maghreb, du Moyen-Orient et au Sahel. Le stress hydrique que vit cette région, dont l'Algérie, «aura tendance à s'aggraver dans les prochaines décennies, si ce réchauffement se confirme, avec toutes les conséquences prévisibles pour l'agriculture et la population». «J'appelle à la vigilance de chacun pour que nous intégrions ce paramètre (réchauffement)», a-t-il insisté. Le second défi est lié, souligne M. Belkateb, à la conjoncture économique du pays, notant que l'allocation budgétaire du secteur étant réduite à cause de la contraction des revenus du pays, certains projets ont été différés et d'autres reconfigurés. «Mais le plus important c'est comment préserver l'effort colossal consenti en matière d'investissement dans la mobilisation des ressources en eau», a-t-il ajouté en demandant à l'Anbt d'optimiser la maintenance des 72 barrages en exploitation avec les mêmes allocations initiales ou même en cas de réduction de celles-ci. Il a aussi évoqué une «pression supplémentaire» et «inévitable» qui sera exercée par les autres secteurs sur les infrastructures hydrauliques notamment par l'agriculture, le tourisme et l'habitat. Selon lui, la croissance démographique risque en outre de provoquer une forte hausse de la demande en eau. L'agence est appelée également à réfléchir aux voies et moyens de valoriser le potentiel économique que recèlent les barrages, a encore souligné M. Belkateb, citant l'écotourisme et les ressources halieutiques. «L'Anbt est plus que jamais en première ligne du développement. Ceci vient mettre en lumière, aujourd'hui plus qu'hier, le rôle de l'agence comme levier stratégique de mobilisation de la ressource en eau», a insisté M. Belkateb. Pour renforcer les capacités de stockage, le secteur des ressources en eau envisage de livrer cinq barrages et six transferts en 2016, trois barrages en 2017 et un autre en 2018. L'Algérie devrait compter 143 barrages d'ici 2030, avec une capacité de stockage de 12 milliards m3. Les efforts des responsables du secteur des ressources en eau se poursuivent afin de moderniser progressivement le secteur. F. O./APS