De saison en saison, l'arbitrage se bonifie, il est vrai que les rangs des juges ont été nettement rajeunis, que des pratiques jusque là immorales autant dans le processus de désignation que dans la manière d'arbitrer semblent être quasi définitivement bannies. Il arrive pourtant que des rencontres soient émaillées jusqu'au scandale par des erreurs d'appréciations lesquelles erreurs bénéficient hélas d'un raccourci superbe de la part des instances sportives concernées qui les imputent allègrement à «l'erreur humaine». En effet, si nul ne peut disconvenir de la réalité de l'erreur humaine, il n'en demeure pas que lorsque celle-ci se répète à satiété, elle ne peut qu'être qualifiée de complot. C'est un peu le cas ces derniers temps et à chaque week-end sportif où au cours d'au moins 40% du programme des rencontres sont frappées du sceau de l'erreur d'arbitrage auquel malheureusement les moyens techniques de la télévision ne contribuent pas pour autant à clarifier. Même si ces moyens viennent a posteriori et ne peuvent en aucun cas influer sur le résultat d'une rencontre une fois celle-ci terminée. Pis, une fois établies, ces fautes suscitent encore plus de colère au sein des clubs arbitrairement pénalisés et plus grave encore installent une latente violence chez le public qui semble y trouver toutes les raisons de témoigner de sa rancœur et assez souvent de sa violence le cas échéant. A titre d'exemple, très récent, le président de la JS Saoura est monté au créneau, fait abstraction de l'obligation de réserve exigée par la fédération, pour dénoncer un arbitrage qu'il a considéré comme scandaleux. Celui-ci est allé, et la passion ayant définitivement pris le pas sur la raison, jusqu'à laisser supposer qu'il existerait un arbitrage à deux vitesses et précisant ses propos il dira que son équipe bénéficie d'un bon arbitrage quand elle évolue dans les grandes villes et plus particulièrement à Alger que lorsqu'elle se produit sur son terrain. En plus clair, les bons arbitres n'officieraient que les rencontres opposant les clubs du nord entre eux et certainement encore mieux quand il s'agit d'un derby du centre. Pour appuyer ses dires, le président de la JSS citera le match que son équipe avait livré dans la journée à l'USM El Harrach et qui s'était soldé par le partage des points. Effectivement, la retransmission des séquences de la rencontre dénoncées allait largement conforter ses propos et surtout les faire confirmer sur le plateau même de la télévision publique par un expert en la matière en l'occurrence, l'ancien arbitre Zekrini. Au cours de cette rencontre, deux penaltys n'ont pas été sifflés par l'arbitre qui ne pouvait en aucun cas se targuer de circonstances atténuantes tant les fautes étaient flagrantes. En conclusion, et nous ne le répéterons jamais assez, l'arbitrage s'est nettement amélioré depuis que les instances sportives nationales ont compris que dans un match de football l'arbitre ne devait plus être considéré comme une quantité négligeable en ce sens qu'il était parfois si ce n'est toujours la pièce essentielle de la partie. Ces mêmes instances ont donc amélioré les conditions d'exercice du corps arbitral, attribuent des primes des plus confortables à quiconque office en plus de garantir aux arbitres la plus studieuse protection et tous les moyens de le faire même en dehors des stades. Du coup, la corruption existante et toujours tue de façon consensuelle s'est progressivement estompée et si tant est qu'elle existerait encore, bien des moyens sont disponibles pour la détecter et parfois de la dénoncer par anticipation. Reste à savoir comment peuvent se régler des situations du genre vécues par la JS Saoura sachant que les deux points laissés dans la rencontre face à l'USMH peuvent énormément et parfois dramatiquement compter en fin de parcours. Cela étant, le plus étrange reste le mutisme des mêmes instances sportives nationales sur les suites accordées à de telles affaires et l'absence de toute médiatisation en ce sens. Ce qui ne fait qu'en rajouter au mystère et surtout aux doutes des uns et des autres sur l'intérêt que les fédération et ligue accorderaient à tout cela. A. L.