Les militants du Parti socialiste des travailleurs (PST) se montrent agacés par « l'occupation sans vergogne des espaces publics » et le « matraquage médiatique » de ceux qu'ils présentent comme les « partisans zélés » du président Bouteflika. Dans un communiqué rendu public hier, le parti de Chawki Salhi appelle à une abstention massive le 9 avril. Le PST accorde son appui au RCD et considère que « la campagne de lynchage qui a exprimé sa tristesse est une dérisoire opération de diversion ». « Comme si la démocratie n'était pas aussi le droit d'étaler à sa fenêtre, sans offenser personne, des tissus rouges, noirs ou bleus, selon son choix. Il s'agit d'occulter l'agacement provoqué par une campagne envahissante, illégale, devenue contre-productive et d'imposer le passage en force, le fait accompli d'une réélection forcée. » Le parti d'inspiration trotskiste estime que « pour convaincre les Algériens, il ne reste plus que l'intimidation ». « Le déferlement ininterrompu des partisans rémunérés et le déploiement des forces de sécurité qui leur balisent le chemin espèrent pousser au vote pour les papiers », peut-on lire dans le communiqué. « Les moyens financiers considérables mis à disposition par les gros affairistes reconnaissants ne grandissent pas non plus le président qui a su détruire l'économie productive nationale et aggraver sa dépendance au moment où le pays dispose de ressources inédites grâce au pétrole », écrivent les rédacteurs du communiqué. Le PST se réjouit du fait que « la société n'ait pas abdiqué ». « Elle est momentanément désorientée mais ne cède pas, donc les luttes sociales continuent par dizaines », soulignent les militants du PST en se montrant persuadés que « le gauchissement du discours, l'espace d'une campagne électorale, ne trompe personne ».