C'est devant un parterre de militants, sympathisants et citoyens que la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a animé, hier, un meeting à la salle de cinéma Sierra Maestra, dans le centre de la capitale (Alger). Des syndicalistes, meneurs du mouvement des gardes communaux, et plusieurs autres personnalités nationales, notamment celles du groupe des 19-4, étaient au premier rang, dont la moudjahida Zohra Drif-Bitat et l'ancienne ministre de la Culture, Khalida Toumi, lesquelles recevront les compliments élogieux de l'oratrice, sous les applaudissements et les youyous qui fusaient d'une salle chauffée à blanc. «Notre pays est dans une zone de hautes turbulences. Et c'est pour cela que nous avons décidé de descendre sur le terrain pour en débattre avec le citoyen. Nous avons décidé de rencontrer toutes les forces et compétences militantes là où elles se trouvent», a, d'emblée, lancé Louisa Hanoune. Et d'ajouter : «Si nous ne contenons pas la situation, ça sera la catastrophe.» Sauver le pays de la «maffia politique» et de «l'oligarchie» est la question primordiale qui passe avant toutes les idéologies, ou sensibilités politiques, pour la responsable du PT. «La ligne de démarcation n'est plus idéologique mais patriotique. Car, a-t-elle expliqué, aujourd'hui, c'est devenu clair. Il y a deux pôles : celui de l'oligarchie et des prédateurs, et celui des patriotes.» Aujourd'hui, a-t-elle encore ajouté, «toutes nos lectures et craintes se sont confirmées». Aux assurances du gouvernement sur la crise économique qui secoue le pays, Mme Hanoune répondra : «A ceux qui vous disent que vous devez vous soumettre à la crise, dites-leur oui, il y a crise mais il y a des solutions. Ces solutions, ce n'est pas dans les poches de pauvres paysans et travailleurs que nous allons les puiser». Aujourd'hui, constate la conférencière, les prix des fruits et légumes ont augmenté de 100%. «En Tunisie et en Egypte, juste avant la chute de Benali et Moubarak, jamais ces deux pays n'ont connu la situation qui prévaut actuellement dans notre pays», soutient la secrétaire générale du PT. Sur cette comparaison, l'oratrice affirme qu'«avec l'orientation économique actuelle, l'Algérie se dirige droit dans le mur». Mais si personne n'a échappé à ses critiques acerbes, Louisa Hanoune épargne cependant le chef de l'Etat. «Nous sommes confiants que si Bouteflika était au courant, il n'accepterait jamais cette situation suicidaire», a-t-elle indiqué. «Bas les pattes devant l'Etat algérien. Bas les pattes devant les richesses du pays. Bas les pattes devant sa souveraineté nationale. Ça suffit la prédation. C'est eux qui doivent avoir peur. Resserrez les rangs. Nous avons décidé de libérer le pays des prédateurs, des mafias et des néo-harkis pour que l'Algérie vive libre, souveraine et indépendante.» C'est avec ces mots que la chef du PT a annoncé la fin du meeting, qui a duré une bonne heure. A. B.