«Notre prévision, c'est qu'il y aura un certain ajustement des cours du brut, mais cela se produira vers la fin de l'année». La déclaration émane du patron d'Aramco, le géant pétrolier saoudien, Amin al-Nasser, qui intervenait hier lors d'un forum d'hommes d'affaires à Riyad. «Avec de bas prix du pétrole, espérons que la demande augmentera (...). Et cet écart entre l'offre et la demande va commencer à se réduire», a dit M. Nasser avant d'indiquer que les prix n'allaient pas revenir au niveau de 100 dollars le baril, mais qu' «ils seront certainement mieux que le niveau d'aujourd'hui». Les cours du brut se sont effondrés sur le marché international passant de plus de 100 dollars le baril au début de 2014 à prés de 31 dollars, hier. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait hier 30,70 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 20 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance prenait 7 cents à 30,41 dollars. Les cours du Brent et du WTI, qui sont nettement retombés lundi après un rebond massif lors de la précédente séance, essayaient de se reprendre hier, repassant dans le vert après avoir oscillé à proximité de l'équilibre. Le rebond de la fin de semaine dernière aura donc été de courte durée pour le brut, rattrapé par une nouvelle vague d'aversion pour le risque et par des informations ne laissant entrevoir aucun répit aux excédents plombant le marché. «Les infortunes de l'offre excédentaire actuelle et les prises de bénéfices extrêmes (réalisées lundi) ont réduit la plupart des importants gains qui ont été réalisés la semaine dernière» par le pétrole, notait pour sa part Lukman Otunuga, analyste chez Fxtm. Selon Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets, le catalyseur du fort mouvement de vente qui a entraîné à nouveau le brut sous les 30 dollars le baril lundi est la surabondance mondiale continue d'or noir alors que l'offre américaine est vue comme un facteur exacerbant ces excédents. En outre, poursuivait l'analyste, le fait que le ministre irakien du Pétrole a annoncé que son pays avait pompé un niveau record de brut en décembre (4,13 millions de barils par jour) et comptait accélérer sa production n'a rien fait pour rassurer le marché. La production irakienne du mois dernier représente «une hausse de presque 500 000 barils par jour par rapport au mois précédent», relevaient les analystes de Commerzbank, soulignant que les investisseurs devraient en outre faire face à un afflux similaire d'or noir en provenance d'Iran dans les prochains mois. «Cela signifie que la surabondance d'offre sur le marché pétrolier sera alimentée de deux côtés à la fois», ajoutaient les analystes de Commerzbank. Dans ce contexte, plusieurs analystes évoquaient les rumeurs de discussions au sein de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) à propos de la tenue d'une réunion d'urgence, mais également de rapprochements possibles avec la Russie sur la question des réductions de production. B. A./Agences