Les prêts accordés par les banques chinoises ont quadruplé en janvier par rapport à décembre, se hissant à un niveau record à 2 510 milliards de yuans (385 milliards de dollars), a annoncé hier la banque centrale (PBOC). Aidé par des facteurs saisonniers, mais surtout par une politique monétaire très accommodante destinée à soutenir l'économie coûte que coûte, les nouveaux prêts accordés par les établissements bancaires chinois ont dépassé les 2 510 milliards, contre 598 milliards de yuans en décembre et 709 milliards en novembre. Après plusieurs mois où les établissements financiers semblaient bien plus réticents à ouvrir leurs bourses et à accorder du crédit, cette envolée des prêts bancaires pourrait avant tout s'expliquer par des facteurs typiquement saisonniers. Ainsi, les banques d'Etat - qui dominent le secteur - se montrent traditionnellement plus généreuses en janvier, juste après s'être vues attribuer leurs quotas de prêts pour l'année. Par ailleurs, la demande de crédit des entreprises grimpe souvent en début d'année, une fois bouclé le bilan de l'année précédente et la date très avancée des congés du Nouvel an lunaire, début février, a encore accentué cette tendance, notaient les analystes. Enfin, ajoutaient-il, certaines entreprises ont commencé à transformer leurs dettes libellées en dollars pour des crédits en yuans, afin de profiter de la forte dépréciation de la monnaie chinoise et échapper au relèvement des taux d'intérêt américains. De son côté, l'agrégat appelé «social financing», une mesure large du crédit incluant les financements disponibles en dehors des banques via divers mécanismes, a doublé en janvier, grimpant à 3 420 milliards de yuans (524 milliards de dollars) contre 1 820 milliards le mois précédent. Une hausse spectaculaire sans doute alimentée par les injections massives de liquidités réalisées par la Banque centrale dans le système financier dans les semaines précédent le Nouvel an lunaire. Toutefois, les experts relèvent que la croissance du volume général de crédit s'accélérait depuis déjà six mois. Comme les gouvernements locaux ont été privés d'emprunter auprès des banques, ils émettent désormais des obligations municipales pour lever des fonds. Ce montant est inclus dans le «social financing», soulignaient-ils. Selon eux, ce rebond du crédit ajoute aux dangers de l'endettement chinois public et privé, déjà colossal, alors que le nombre de défauts de paiements d'entreprises se profilent. Mais cela devrait à court terme soutenir l'activité économique, reconnaissaient-ils. De l'avis général, le volume de crédit devrait rester élevé durant l'année en cours, étant donné les assouplissements monétaires réalisés par Pékin, notamment via de multiples abaissements des taux d'intérêts et réductions des ratios de réserves obligatoires des banques. Soucieux de contrer l'essoufflement persistant de l'économie chinoise et de soutenir l'activité, la PBOC devrait poursuivre cette politique accommodante APS