Le volume des prêts accordés par les banques chinoises a augmenté de 35% en novembre par rapport à octobre, a annoncé vendredi la banque centrale (PBOC), signalant un net rebond de la demande de crédit, en partie alimenté par les mesures de relance des autorités. Les établissements bancaires ont accordé 708,9 milliards de yuans (100,3 milliards d'euros) de nouveaux prêts le mois dernier, contre 513,6 milliards de yuans en octobre, selon la PBOC. Ce volume de prêts bancaires avait chuté de moitié entre septembre et octobre. On reste cependant en deçà des 1.050 milliards de yuans enregistrés en septembre, et en dessous de la prévision des analystes sondés par l'agence Bloomberg. L'agrégat appelé "social financing", une mesure large du crédit incluant les financements disponibles en dehors des banques via divers mécanismes, est quant à lui remonté à 1 020 milliards de yuans, surpassant les attentes des analystes, après s'être effondré à 476,7 milliards de yuans le mois précédent. Ce très fort rebond du crédit s'explique par des facteurs saisonniers, à l'approche de la fin de l'année, mais a également été alimenté par les mesures répétées de soutien à l'activité adoptées ces derniers mois par Pékin. Fin octobre, la PBOC avait abaissé ses taux d'intérêt pour la sixième fois en l'espace d'un an, tout en réduisant encore une fois les ratios de réserves obligatoires imposés aux établissements financiers. Des mesures destinées à réduire encore le coût du crédit et à encourager les banques à élargir leurs prêts aux entreprises, pour enrayer le vif ralentissement de l'activité économique dans le pays. Par ailleurs, des assouplissements des restrictions sur les crédits immobiliers et la mise en place de rabais fiscaux sur les achats de voitures ont pu également stimuler les demandes de nouveaux prêts, indiquaient les experts de la banque Nomura. "Mais le rebond de novembre est plus faible qu'attendu" et le volume des prêts bancaires "reste en-dessous de celui de novembre 2014", avertissaient dans une note les analystes de la banque ANZ. "Cela indique que la demande de crédit reste malgré tout modérée et que les banques demeurent très prudentes pour accorder de nouveaux prêts, effrayées par la montée des risques" de défauts de paiement sur fond de conjoncture morose, soulignaient-ils. La croissance de la deuxième économie mondiale a ralenti à 6,9% au troisième trimestre, sa plus faible performance trimestrielle depuis six ans et les débuts de la crise financière. La Chine devrait enregistrer sur l'ensemble de 2015 son taux de croissance le plus bas depuis un quart de siècle, en dépit des mesures de relance du gouvernement ce qui pourrait pousser Pékin, selon certains analystes, à adopter très prochainement de nouveaux assouplissements monétaires.