En visite à Damas, de Mistura s'est laissé dire que l'acheminement humanitaire représentait un «test» des intentions des autorités. Le gouvernement syrien n'a pas apprécié et a répondu qu'il «ne permettra à personne, ni à l'envoyé de l'ONU, ni à quiconque de déclarer qu'il va tester le sérieux de la Syrie». Pour le ministère des Affaires étrangères, «c'est le gouvernement syrien qui a besoin de tester la crédibilité de l'émissaire de l'ONU, qui a tenu des propos aux médias en contradiction complète avec ce qui s'était passé lors des réunions conjointes». Depuis sa nomination en juillet 2014, le diplomate italo-suédois souffle en effet le chaud et le froid dans ce dossier syrien inextricable. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé que son pays n'accepterait jamais la création d'un bastion kurde à sa frontière avec la Syrie et qu'il continuerait à bombarder les positions des milices kurdes syriennes. Une déclaration qui arrive alors que des déblocages de l'aide humanitaire semblent bienvenus, notamment dans des zones dévastées par la guerre. Une centaine de camions chargés d'aide se dirigeaient vers des villes assiégées de Syrie dans un climat de vive tension. Des convois chargés de nourriture, de farine et de médicaments ont pris la route vers les zones assiégées, selon le Croissant-Rouge syrien. Comme cette route est longue et que l'acheminement doit se faire simultanément partout, une quarantaine de camions attendaient avant de se rendre à Mouadamiyat al-Cham, une ville tenue par les rebelles près de Damas et assiégée par l'armée syrienne. Les chiffres restent éloquents : 486 700 personnes se trouvent dans des zones assiégées et 4,6 millions dans des zones difficiles d'accès, selon l'Office des Nations unies pour l'aide humanitaire (Ocha), qui indique que sept zones assiégées étaient concernées par la distribution de l'aide, Deir Ezzor (nord-est), Foua et Kafraya, Madaya, Zabadani, Mouadamiyat al-Cham et Kafar Betna, près de Damas. En visite à Damas, de Mistura s'est laissé dire que Damas avait le «devoir» de «permettre à l'ONU d'apporter une aide humanitaire» aux populations civiles, et que son acheminement représentait un «test» des intentions des autorités. Le gouvernement syrien n'a pas apprécié et a répondu qu'il «ne permettra à personne, ni à l'envoyé de l'ONU, ni à quiconque de déclarer qu'il va tester le sérieux de la Syrie». Pour le ministère des Affaires étrangères «c'est le gouvernement syrien qui a maintenant besoin de tester la crédibilité de l'émissaire de l'ONU, qui a tenu des propos aux médias en contradiction complète avec ce qui s'était passé lors des réunions conjointes avec le gouvernement syrien». Depuis sa nomination en juillet 2014, le diplomate italo-suédois souffle en effet le chaud et le froid dans ce dossier syrien inextricable. Le responsable syrien a souligné que «l'acheminement de l'aide humanitaire aux zones assiégées est un engagement perpétuel du gouvernement (...) et ce que de Mistura a dit sur le test du sérieux de l'Etat syrien n'est pas objectif et ne peut être considéré que comme une tentative de satisfaire certaines parties», faisant allusion aux pays soutenant les groupes armés. Le quotidien syrien al-Watan a, lui, estimé que l'émissaire de l'ONU était «venu pour se faire de la publicité» et qu'«il n'a rien apporté de nouveau sur la cessation des hostilités et n'avait aucun idée à proposer sur comment les mettre en œuvre». R. I.