«La visite du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, début mars prochain, dans la région, est un rappel que la seule solution pour le règlement de la question sahraouie passe par le respect de la légitimité internationale», a affirmé, hier, le Chef de la délégation sahraouie aux négociations. Il ne peut y avoir de règlement si celui-ci ne respecte pas le droit du peuple sahraoui à son autodétermination, a rappelé M. Khatri Addouh. Sur ce point, les Sahraouis sont catégoriques. Addouh, qui est aussi le président du Parlement de la Rasd, s'exprimait à l'issue de la conférence d'ouverture des festivités de la cérémonie de célébration du 40e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), à Smara dans les campements de réfugiés. Et d'ajouter : «La solution à laquelle appelle les Nations unies, ainsi que la communauté internationale, est le respect du droit du peuple sahraoui à son autodétermination. Le souhait des sahraouis est, aujourd'hui, de voir relancer et faire revivre l'espoir que les choses pourront changer.» A ce sujet, il dira : «Nous espérons que cette visite puisse aider à soutenir les efforts onusiens et de la communauté internationale pour accélérer un règlement conforme à la légalité internationale de la question du Sahara occidental.» Avec sa frénésie habituelle, le royaume chérifien s'est dressé contre la visite de Ban Ki-moon, qui est la première du genre, faut-il le souligner. Pour l'heure, aucune information n'a encore été donnée quant à l'éventualité que le SG de l'ONU se rende dans les territoires occupés du Sahara occidental. En novembre dernier, Christopher Ross, l'Envoyé personnel du SG onusien pour le Sahara occidental, s'est vu refusé par les autorités marocaines l'accès aux territoires occupés. Dans sa réaction, le porte-parole de l'ONU a répondu en affirmant que «Ross a le droit de se rendre au Sahara occidental». Une réaction qui n'a pas été du goût des Marocains, faut-t-il le dire. Pour rappel, M. Ross s'est rendu jeudi dernier dans les camps de réfugiés. Sa visite intervient, indique-t-on, dans le cadre de la préparation du rapport du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental. «Nous travaillons et espérons, à l'occasion du 40e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), que nos frères marocains arrivent à la conclusion que durant 40 longues années, ils ont essayé d'imposer les volontés de colonisation, d'invasion, par l'expansion en plus d'autres méthodes répressives, cela n'a servi à rien en fin de compte», a dit Addouh. Selon lui, ils (les Marocains) ont essayé de faire fi, de fouler au pied, la légalité internationale concernant la légitimité de la cause sahraouie. Sur le plan international, le Maroc a joué dans les coulisses pour faire traîner la question sahraouie, durant de longues années. «Ils ont essayé d'avoir recours à leurs relations avec les puissances occidentales, mais cela n'a été qu'un échec», selon M. Addouh. Pour lui, les Marocains doivent admettre, qu'en fin de compte, ils seront obligés d'admettre la réalité, notamment concernant la reconnaissance de la légitimité de la cause sahraouie. Il a appelé, à cette occasion, le Maroc à travailler pour la stabilité dans la région du Maghreb. «Il est temps de passer outre, de dépasser les raisons derrière les tensions et l'instabilité régnants dans la zone du Maghreb, pour cohabiter en paix», a-t-il lancé, expliquant qu'«il y a assez de place pour tout le monde dans la région (Maghreb, ndlr)». «Dans notre dernière proposition, en 2007, nous avons proposé d'organiser le référendum, pour relancer une nouvelle page dans nos relations», souligne-t-il, «nous pouvons même tourner la page une bonne fois pour toute avec nos frères marocains pour établir de bonnes relations bilatérales sur plusieurs plans». Selon le chef de la délégation pour les négociations entre le Front Polisario et le Maroc, le peuple sahraoui est déterminé à poursuivre sa lutte pour recouvrer à son indépendance. «Il ne fera aucune concession à ce sujet», a-t-il souligné. Toujours selon M. Addouh, qui est aussi le président de la commission de préparation des festivités du 40e anniversaire de la proclamation de la Rasd, «le peuple sahraoui a réussi à construire ses institutions durant les 40 dernières années». Et nous en sommes fiers, a-t-il affirmé, ajoutant que «le peuple sahraoui est prêt à prendre son destin ainsi que son futur en main». La proclamation de la Rasd, il y a exactement quarante ans, à savoir le 27 février 1976, a freiné les ambitions expansionnistes du Maroc dans les territoires sahraouis. Le Sahara occidental est considéré comme étant la dernière colonie du continent africain. Son territoire est inscrit, depuis 1996, sur la liste des territoires non autonomes de l'ONU. Au programme des festivités des célébrations de la proclamation de la Rasd, devant se tenir le 27 février prochain, des manifestations variées ont été concoctées. Les manifestations prévues sont politiques, folkloriques, culturels mais aussi militaires. Les festivités se dérouleront en présence de délégations de différents pays et continents. Les autorités sahraouies visent, par ces festivités, à faire connaître les différentes réalisations et acquis de la Rasd. M. B.