Le plan d'aménagement urbain qui a coûté plusieurs milliards de dinars à la wilaya de Tizi Ouzou a été un échec total, concernant particulièrement la réfection des trottoirs de plusieurs localités dont la réalisation a été inachevée ou effectuée de la pire des manières. Pire encore, ce programme lancé en janvier 2009 a trainé en longueur, en raison du mauvais choix des entreprises, à l'exception du lot du centre ville attribué à une entreprise chinoise appelée à achever les travaux avant le lancement de la campagne électorale de la présidentielle d'avril de la même année qui prévoyait une escale du président Bouteflika, alors candidat au scrutin. Le reste, tout le reste a été un véritable désastre esthétique et urbanistique. Et cette année, le peu qui a été bien fait à l'époque subit les coups des engins pour d'affreux éventrements et un malheureux retour à la case départ. Mais cette mesure d'embellissement des villages, il y a certaines actions qui ont bien fonctionné même si elles ont coûté cher aux contribuables. Et même si elles enregistrent des retards insupportables. L'opération de débidonvillisation lancée il y a quelques années à la faveur de l'embellie financière que l'Algérie a connue dès le début de la décennie 2000, a marqué de précieux points en termes de libération d'assiettes foncières susceptibles d'accueillir des projets d'utilité publique et d'éradication des habitations de fortune qui enlaidissaient la ville des genêts. Il faut rappeler que des opérations de relogement des occupants des bidonvilles ont eu lieu dans le passé mais elles n'ont pas réussi à éradiquer les lieux, de nouvelles familles les ayant occupés aussitôt libérés. Mais cette nouvelle vague de relogement semble mieux étudiée puisque la démolition des baraques s'effectue le jour même de l'évacuation des familles relogées, comme cela s'est passé pour les cités Mokaddem et La carrière, situées au centre ville de Tizi Ouzou. Il y a encore certains bidonvilles dans la région dont le plus important et le plus problématique reste celui de Oued Aïssi, étant le plus peuplé. Son éradication est prévue, mais elle attend l'achèvement des travaux de réalisation des milliers de logements programmés à Oued Falli et du côté de la zone des dépôts, à la périphérie sud-ouest du chef-lieu de wilaya. Les pouvoirs publics semblent donc décidés à supprimer les bidonvilles de Tizi Ouzou, grâce à un programme important de logements sociaux et de résorption de l'habitat précaire (RHP), et ils réussiront certainement s'ils ne commettent pas les mêmes «erreurs» du passé. La réception des différents programmes de logements et l'éradication des bidonvilles donneront sûrement une image moins laide de la ville, surtout qu'en parallèle, des espaces publics, placettes et jardins entre autres, sont créés et aménagés, même sobrement, contribuant ainsi à la réduction de la laideur qui règne en ville. Que ce soit le jardin public le Colonel Mohand Oulhadj, non loin du siège de la wilaya et de la maison de la culture Mouloud Mammeri, ou les deux petits jardins de la grand-rue, le 17-Octobre et le 1er-Novembre, leur réhabilitation a donné un nouveau visage à cette artère qui porte le nom de l'architecte de la révolution, Abane Ramdane. La placette de l'Olivier et l'aire de détente Embarek Aït Menguellet, implantées respectivement près et à la place de l'ancienne gare routière de la ville offre désormais à la population locale, des endroits pour se détendre et se reposer. De même pour le tout petit espace situé en face du siège du tribunal de la ville et auquel on a donné le nom du journaliste-écrivain Tahar Djaout. Tous ces espaces seraient encore plus beaux si leur entretien est plus régulier, et s'ils sont un peu mieux surveillés pour sanctionner toute personne qui se rendrait coupable d'incivisme. C'est la meilleure manière de réussir le processus d'embellissement de la ville des genêts, même s'il est plus proche de la réalité de parler plutôt de la réduction de la laideur puisque l'embellissement réel et total ne pouvait pas venir avec l'agression que l'urbanisme a subie durant de longues décennies. M. B.