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La débidonvillisation, une vue de l'esprit
Annaba
Publié dans La Tribune le 02 - 03 - 2016

Les opérations de relogement à Annaba qui ont touché ces dernières années les habitants des nombreux bidonvilles qui ceinturent la ville mais aussi ceux qui sont localisés à l'intérieur ne sont pas venus à bout de ces habitations précaires censées être éradiquées.
En effet, à l'entrée Est d'Annaba, le fameux bidonville de Bouhamra rebaptisé Boukhadra par l'administration mais qui garde toujours son nom qui date des années 1970 ; les terrains domaniaux avaient été investis par des populations rurales qui s'y étaient établies car attirées par la ville et les emplois qu'ils pouvaient y trouver. Le wali de l'époque, Baghdadi Laalaouna, avait en 1985 procédé à la destruction dudit bidonville en ordonnant le déménagement forcé de ses occupants, chacun vers sa région d'origine. Près d'une année plus tard, les lieux avaient été investis par d'autres squatteurs qui étaient arrivés des wilayas voisines construisant des baraques sur le même site créant un nouveau bidonville encore plus grand car ayant connu une extension telle qu'il a encore débordé sur d'autres terrains.
Les attributions de milliers de logements sociaux dont une partie était destinée aux habitants de Bouhamra devaient en principe libérer cet espace pour être «nettoyé» et repris et ainsi servir d'assiette pour d'autres projets. Mais l'administration ayant négligé cette récupération, d'autres encore sont venus s'installer en achetant des anciens occupants les mêmes baraques qui n'avaient pas été démolies sachant qu'une de ces habitations précaires équivaut à un logement.
Aujourd'hui, le bidonville existe toujours et pose bien des problèmes de salubrité et d'hygiène publique. Inondations, égouts à l'air libre, saletés de toutes sortes, fraude sur le réseau électrique de Sonelgaz, piquages pirate de l'AEP, commerces illicites qui ont pignon sur rue, constructions en dur sans permis de construire, des voies de communication étroites et parfois sans issues. Agressions, braquages, vols, cambriolages et délits de toutes sortes sont commis dans ce bidonville devenu une sorte de Favela brésilienne. Cette plaie ouverte à l'entrée de la ville défigure la cité et donne une image de désolation pour ce pôle touristique d'excellence.
El M'Haffer, un autre bidonville dans la ville côtoyant les villas cossues et les résidences ultramodernes, implanté à hauteur de Val Mascort est une autre plaie que bien des walis qui se sont succédé ont tenté en vain d'éradiquer en distribuant à chaque fois des logements aux habitants. On avait démoli quelques baraques mais celles-ci avaient très vite été reconstruites de nuit ou durant les week-ends avec la complicité des habitants qui n'avaient pas encore été déménagés. Le bidonville contrairement à celui de Bouhamara n'a pas connu d'extension pour la simple raison qu'il n'y a pas de terrain aux alentours car coincé entre ces villas et d'autres constructions avec en contrebas une voie de communication très fréquentée. Et donc on a construit de nouvelles baraques à l'intérieur exploitant le moindre espace même ceux servant de dépotoir si bien que le nombre des habitants s'est multiplié par deux. La situation est toujours la même et à chaque fois ce sont des manifestants qui bloquent le boulevard pour réclamer des logements. L'administration plie souvent de crainte de voir le mouvement faire tâche d'huile et atteindre d'autres quartiers ; les recensements effectués ne servent à rien malgré tous les efforts déployés pour assainir les listes de demandeurs sur la base de cet outil de sélection. Et donc, au niveau de ce bidonville, rien n'a été récupéré, les baraques se dressent encore défiant l'administration qui n'en peut plus.
La débidonvillisation attendue n'aura pas lieu malgré les décisions prises et les moyens déployés pour l'exécuter. On avait bien introduit des mesures visant à éradiquer ces bidonvilles en exigeant du bénéficiaire d'un logement social, un PV de démolition dûment établi par les services de la commune et la direction de l'urbanisme et de la construction. Ce qui avait donné des résultats mais le suivi de l'opération n'avait pas eu lieu ; la baraque détruite étant reconstruite dans les heures qui suivent par d'autres qui l'occupent, défiant les autorités.
Du côté du littoral, les bidonvilles sont masqués par les immeubles modernes, des bidonvilles qui foisonnent et qui grossissent à vue d'œil sans que les «bâtisseurs» de ces taudis ne soient inquiétés ni par les services de l'urbanisme ni par la police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement (PUPE) alors que le littoral est censé être protégé par la loi. Et donc au lieu de récupérer des espaces et les exploiter au bénéfice des populations, logement, espaces verts, aires de détente, amélioration du cadre de vie, c'est plutôt le contraire qui se passe à Annaba, ce sont des espaces grignotés sur le littoral sans que personne n'intervienne.
A Sidi Amar, à El Bouni ou El Hadjar c'est la même situation qui prévaut, avec encore plus d'espaces occupés par ces bidonvilles devenus de véritables cités sans les commodités modernes. Dans la première localité, au niveau de Chaïba, c'est tout un village qui occupe plus d'une vingtaine d'hectares et qui a investi les hauteurs. L'électricité est prise de force de l'école primaire et du CEM situés à quelques mètres et l'eau est «piquée» de la conduite AEP. Le bidonville grandit et grossit chaque jour au vu et au su de tous et on laisse faire par négligence, par lassitude ou par complicité, l'essentiel pour les autorités est de ne pas avoir de problèmes avec les habitants des lieux.
Parler de débidonvillisation dans le cas d'Annaba relève de l'impossible et n'est pas du tout réaliste car les autorités locales, en dehors d'actions ponctuelles «juste pour faire tout comme», continuent à ignorer la question. Pendant ce temps, le cadre de vie du citoyen continue à se dégrader. Inexorablement.
M. R.


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