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Volatilité de la croissance chinoise
La Chine perturbe les marchés mondiaux
Publié dans La Tribune le 02 - 03 - 2016

Les marchés mondiaux sont chahutés par les incertitudes liées à l'avenir de l'économie chinoise – notamment parce qu'il est difficile de répondre à nombre de questions. En raison des signaux confus, si ce n'est contradictoires, envoyés par les responsables politiques chinois, il est devenu pratiquement impossible d'anticiper la trajectoire que va suivre l'Empire du Milieu.
Les marchés mondiaux sont chahutés par les incertitudes liées à l'avenir de l'économie chinoise – notamment parce qu'il est difficile de répondre à nombre de questions. En raison des signaux confus, si ce n'est contradictoires, envoyés par les responsables politiques chinois, il est devenu pratiquement impossible d'anticiper la trajectoire que va suivre l'Empire du Milieu.
Dans l'économie réelle, les exportations diminuent du fait de la faiblesse de la demande extérieure. Confronté à une baisse de la croissance en Europe et au Japon, à une croissance incertaine aux Etats-Unis et à de sérieux défis dans les pays en développement (à l'exception de l'Inde), le moteur du commerce chinois s'essouffle.
La hausse de la demande intérieure permet cependant de maintenir le taux de croissance de la Chine à un niveau relativement élevé – un exploit dû à l'augmentation marquée de l'endettement des ménages chinois. La croissance de la consommation de ces derniers a permis aux services de proliférer et de susciter de nombreuses créations d'emploi. C'est le signe manifeste d'un rééquilibrage économique réussi.
La situation des entreprises est plus ambiguë. D'un côté, des entreprises privées très innovantes et dynamiques mènent la croissance. Ainsi que le montre un livre de George S. Yip et Bruce McKern qui va paraître prochainement, ces innovations touchent de nombreux domaines, de la biotechnologie aux énergies renouvelables. C'est dans le secteur des technologies de l'information que ces progrès sont les plus visibles, grâce à des firmes comme Alibaba, Tencent, Baidu, Lenovo, Huawei et Xiaomi.
D'un autre côté, les entreprises restent très vulnérables. Le boom du crédit en 2009 a conduit à un énorme surinvestissement et à une surcapacité dans le secteur des matières premières, des industries de base telles que l'acier et dans des secteurs importants tels que l'immobilier. Les piliers aujourd'hui en difficulté de l'ancien modèle de croissance chinois portent une responsabilité considérable dans le ralentissement actuel.
Malgré ces défis, la transition de la Chine vers un modèle économique plus innovateur, basé sur la consommation, est en cours. Cela montre que l'économie est non pas en voie d'effondrement, mais en phase de décélération plus ou moins chaotique, et que l'on peut raisonnablement s'attendre à une croissance modérée à moyen terme – à moins que les problèmes du système financier ne s'aggravent.
Pour l'instant, les prêts à risque sont à la hausse en raison essentiellement de la faiblesse de l'industrie lourde et de l'immobilier. Selon les sources officielles ils représentent 1,67% des prêts détenus par les banques commerciales, mais selon la banque chinoise d'investissement Cicc ce taux se rapprocherait en réalité de 8%.
Dans ce cas, le secteur bancaire – et l'économie - pourraient en pâtir gravement. Tout dépendra de l'ampleur de la réponse. Comme à la fin des années 1990 après la crise financière asiatique, la Chine devra peut-être s'appuyer sur le bilan étendu de l'Etat pour consolider le crédit, effacer les dettes et recapitaliser les banques.
Mais les préoccupations ne se limitent pas à cela. Le flux net de capitaux sortants reste important et ne montre aucun signe de ralentissement. C'est ainsi que les réserves détenues par la Banque populaire de Chine (BPC) ont diminué de quelques 500 milliards de dollars au cours de l'année dernière, dont une baisse brutale de 200 milliards pour la période novembre-décembre 2015. Cette fuite des capitaux, à laquelle s'ajoute la volatilité de la Bourse et du marché des changes, inquiète de plus en plus les investisseurs et les responsables politiques.
Malheureusement on a encore de la difficulté à expliquer clairement cette situation. Pour certains, elle tient à la concomitance d'un progrès vers l'ouverture des marchés financiers et d'un taux de change surévalué, anticipant la reprise du flux net de capitaux entrant dès que le taux de change se rapprochera du niveau des marchés. D'autres y voient la conséquence du manque de confiance dans les chiffres officiels : la fuite des capitaux traduirait une situation économique et des perspectives de croissance pires que ce qu'ils indiquent.
D'autres encore y voient la conséquence de la campagne anti-corruption impitoyable du président Xi Jinping, et plus généralement de la moindre tolérance officielle pour les points de vue non orthodoxes. Ceux qui se sentent directement menacés par la lutte contre la corruption font sortir leur argent du pays. Mais ils ne sont pas les seuls, il faut compter avec tous ceux, nombreux, qui craignent que le gouvernement, au lieu de donner un rôle plus important aux marchés n'essaye de les contrôler davantage. Or la tendance du capital est de se diriger vers les lieux où les règles sont claires et stables.
Etant donné l'importance systémique de la Chine pour l'économie mondiale, les incertitudes quant à sa trajectoire envoient une onde de choc qui secoue les marchés financiers mondiaux. C'est pourquoi il est si important que le gouvernement chinois fasse preuve de davantage de transparence dans son processus de décision. A titre d'exemple, après un silence officiel long et déroutant, la récente déclaration du gouverneur de la BPC, Zhou Xiaochuan, a eu un effet apaisant lorsqu'il a déclaré que la banque centrale veillerait à ce que le yuan reste «fondamentalement stable» par rapport à un panier de devises et au dollar.
L'étendue du contrôle de l'Etat et du secteur public et les garanties implicites qui envahissent le marché des actifs sont les principaux problèmes non résolus du système financier chinois. Cela conduit à une mauvaise répartition des capitaux (au désavantage notamment des PME privées) et au risque d'erreur en matière de fixation des prix. Cela contribue aussi au laxisme en matière de crédit. L'absence de discipline dans ce domaine est particulièrement dommageable quand elle se combine à une politique monétaire relâchée, car elle maintient alors artificiellement en vie des entreprises zombies.
Pour résoudre ce problème, les dirigeants chinois doivent séparer le bilan de l'Etat et le système d'allocation du crédit ; mais il n'existe pas de feuille de route claire pour y parvenir. Par ailleurs, ils devraient poursuivre les efforts entrepris pour ouvrir les comptes de capitaux, de qui améliorerait l'efficacité de leur allocation, même si le caractère capricieux des flux de capitaux transfrontaliers est amené à compliquer ce processus.
La phase de volatilité économique que traverse la Chine va probablement se prolonger, mais un effort de transparence amortirait ses conséquences. Ajoutons à cela une meilleure utilisation des ressources de l'Etat et des réformes judicieuses, et la Chine devrait parvenir à une croissance modérée mais durable.
M. S./F. H.


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