L'économie américaine a créé 242 000 emplois en février alors que les économistes s'attendaient à 190 000 embauches. Pour les investisseurs, ces bons chiffres pourraient pousser la Réserve fédérale à resserrer encore sa politique monétaire... Les créations d'emplois aux Etats-Unis ont affiché un bond spectaculaire en février, dépassant largement les attentes des analystes, et le taux de chômage est resté stable, au plus bas depuis huit ans, selon les chiffres du ministère du Travail publiés vendredi. Le taux de chômage stable L'économie américaine a créé 242 000 emplois nets le mois dernier alors que les analystes s'attendaient à 190 000 nouvelles embauches. Malgré cette hausse des créations d'emplois, le taux de chômage est resté stable à 4,9% car, autre signe de dynamisme, il y a eu davantage de nouveaux entrants sur le marché du travail. Le taux de participation à l'emploi, qui mesure ceux qui ont un emploi ou en cherchent un activement et qui est depuis la récession de 2009 à un plus bas historique, est remonté à 62,9%, son plus fort niveau depuis mars 2014. Cela représente pas moins d'un demi million de personnes revenant sur le marché de l'emploi. Les services compensent les difficultés du secteur minier Pour décembre et janvier, le gouvernement a en outre révisé en hausse de 30.000 les chiffres des nouvelles embauches. Le mois dernier, c'est le secteur des services qui a largement embauché tandis que le secteur minier, plombé par les bas prix du pétrole, et manufacturier ont continué de supprimer des emplois. Le secteur de la santé et de l'assistance sociale a créé 57 000 postes nets, suivi par le commerce de détail (+55 000) et les restaurants (+40 000) montrant que les consommateurs tirent toujours la croissance. Celle-ci a été faible à 1% au dernier trimestre 2015 mais devrait rebondir pour être supérieure à 2% au 1er trimestre 2016, estiment les analystes. Les emplois dans le bâtiment ont continué de progresser en février (+19 000), reflet d'un autre pan de l'économie en pleine expansion, la construction et l'immobilier. Les services aux entreprises ont embauché aussi 52 000 personnes supplémentaires, un chiffre stable. Les industries manufacturières qui avaient rebondi en janvier, sont retombées dans le rouge, détruisant 16 000 emplois. Cela reflète les chutes de commandes par l'industrie énergétique, déprimée par les bas prix pétroliers. Encore 18 000 emplois ont été perdus dans le secteur extractif qui depuis septembre 2014, lorsque les prix du pétrole ont commencé à chuter, a supprimé 20% de ses effectifs soit 171 000 personnes, a précisé le ministère du Travail. Les emplois à temps partiel faute de trouver mieux sont toujours très nombreux à 6 millions tandis que le nombre de chômeurs est resté inchangé autour de 7,8 millions. Le taux de chômage des noirs est toujours le double de celui des blancs à 8,8% contre 4,3%. Les salaires en baisse... Point négatif, les rémunérations ont régressé en février, sans perdre toutefois toute l'augmentation de janvier. Observé de près par la Réserve fédérale (Fed) qui voudrait voir l'inflation se relever vers un objectif de 2%, le salaire horaire moyen a perdu 3 cents à 25,35 dollars alors qu'il avait gagné 12 cents le mois d'avant. Ce bon rapport sur l'emploi est le dernier qui sera pris en compte par la Fed avant sa réunion monétaire des 15 et 16 mars. Si la majorité des analystes doutent d'une hausse des taux d'intérêt dès cette réunion en raison du ralentissement mondial et de la volatilité des conditions financières dans un contexte d'inflation toujours muette, ces solides chiffres de l'emploi remettent assurément sur la table des relèvements des taux plus tard dans l'année. L'ultime clé pour une hausse surprise des taux dès le mois de mars pourrait être la performance de l'inflation en février, dont l'indice sera publié le jour même de la réunion du Comité monétaire de la Banque centrale.