Selon le commandement militaire, l'armée attendait de son commandant suprême Kim Jong un l'ordre de lancer «une frappe nucléaire préemptive contre les groupes ennemis» qui participent aux manœuvres militaires américano-sud-coréennes. Pyongyang a lancé un dernier avertissement à Washington et dit envisager de mener «un blitzkrieg», «une opération pour libérer toute la Corée du Sud y compris Séoul» Les troupes américaines et sud-coréennes, poursuivant leurs manœuvres militaires engagées il y a huit semaines, ont mené, hier, un vaste exercice de débarquement amphibie. Cinquante-cinq avions de la marine américaine et trente bâtiments américains et sud-coréens ont participé à une simulation d'attaque sur des plages proches de Pohang, dans le but «de pénétrer des défenses ennemies théoriques, établir une tête de pont et débarquer rapidement des forces et du soutien vers le rivage», a indiqué l'US Navy. Plus de 17 000 soldats prennent part à ces exercices - 12 200 militaires américains et 5 000 sud-coréens - qui se déroulent dans le port de Pohang (sud-est), selon un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense. Cette dernière opération, comme les précédentes, et comme toutes les manœuvres militaires américano-sud-coréennes, n'a pas manqué de provoquer l'ire du voisin du Nord qui assimile ce déploiement de forces à des «exercices de guerre nucléaire». Depuis le début de ces dernières manœuvres, les plus grandes à ce jour selon Séoul, les tensions entre les deux Corées ne cessent de s'exacerber. Pyongyang multiplie les mises en garde contre son voisin du Sud et lance quotidiennement des avertissements envers les deux alliés. Le gouvernement nord-coréen a une nouvelle fois réagi, hier, menace les Américains et les Sud-Coréens notamment de frappes nucléaires préventives. L'agence officielle KCNA, citant un communiqué du commandement militaire, a rapporté, hier, que l'armée attendait de son commandant suprême Kim Jong Un l'ordre de lancer «une frappe préemptive contre les groupes ennemis» qui participent à ces exercices. KCNA a indiqué que Pyongyang envisage de lancer en réplique à ces manœuvres «un blitzkrieg», «une opération pour libérer toute la Corée du Sud y compris Séoul». Plus tard, hier, les médias officiels nord-coréens ont affirmé que la Corée du Nord se réservait le droit de lancer une «attaque nucléaire préventive» et lancé un dernier avertissement à Washington. «Une guerre nucléaire contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC - Corée du Nord) entraînerait la fin des Etats-Unis», a affirmé un article publié dans le journal nord-coréen Rodong Sinmun. «C'est le dernier avertissement de la RPDC à Obama et ses amis». Réagissant à cette énième intimidation, le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a appelé Pyongyang à cesser ses menaces et ses provocations, selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap. CNN déclare de son côté que la Corée du Nord recherche depuis plusieurs jours l'un de ses sous-marins qui a rencontré un problème technique lors d'un exercice. Le submersible pourrait dériver sous l'eau ou avoir coulé, ajoute CNN, citant des responsables américains du renseignement. Les tensions dans la péninsule vont crescendo depuis que la Corée du Nord a effectué un quatrième essai nucléaire en janvier dernier, puis un tir de fusée à longue portée en février, violant plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies qui, en réponse, a voté unanimement une résolution alourdissant considérablement le régime de sanctions internationales déjà en place contre le régime nord-coréen, le régime le plus isolé au monde. Cette résolution n'a cependant pas fait reculer le dirigeant Kim Jong Un. Bien au contraire, il a fait monter d'un cran la tension en affirmant, mardi dernier, que son pays avait réussi à miniaturiser des charges nucléaires. Deux missiles balistiques de courte portée ont ensuite été tirés, jeudi dernier, par l'armée nord-coréenne. Kim Jong Un a également ordonné au pays de procéder à de nouveaux essais nucléaires. R. C./Agences