Les négociations de paix de Genève ont débuté lundi au Palais des Nations. Elles se déroulent selon un format dit de proximité, le médiateur de l'ONU, Staffan de Mistura, recevant l'une après l'autre les délégations de Damas et de l'opposition. Après le retrait surprise des russes de Syrie la balle est plus que jamais dans le camp de l'opposition Après sa réunion avec l'émissaire de l'ONU, le chef de la délégation du gouvernement syrien, Bachar al-Jaafari, a dénoncé une «opposition terroriste» dans le Haut comité des négociations (HCN). Aucun groupe ne peut «mobiliser» la représentation des rebelles aux discussions, selon lui. Les résolutions du Conseil de sécurité prévoient que l'émissaire puisse consulter le plus largement possible, s'est contenté d'affirmer l'adjoint de De Mistura, Ramzy Ezzeldin Ramzy. Interrogé sur la volonté kurde d'un Etat fédéral pour la Syrie, Bachar al-Jaafari a indiqué que ce groupe constituait «un composant important» de la Syrie. Mais l'unité et l'intégrité territoriale du pays doivent être préservées, selon lui. Il a par ailleurs indiqué que la décision du retrait partiel russe avait été prise en accord avec le gouvernement syrien. Et de dénoncer l'entrée de terroristes sur le territoire syrien par la Turquie, Israël et la Jordanie. La rencontre a malgré tout permis d'entamer les discussions sur le fond. L'émissaire de l'ONU a demandé à la délégation du gouvernement des clarifications sur leur document présenté lundi. «Afin d'inclure une représentation large de l'opposition syrienne, nous avons reçu une invitation pour prendre part aux négociations» de Genève, a dit Fateh Jamous, l'un des 7 membres de cette délégation représentant le groupe de Qadri Jamil, un ancien vice-Premier ministre syrien. Ces négociations de paix ont débuté lundi au Palais des Nations de Genève. Elles se déroulent selon un format dit de proximité, le médiateur de l'ONU, Staffan de Mistura, recevant l'une après l'autre les délégations de Damas et de l'opposition. «Nous représentons la deuxième délégation de l'opposition syrienne, car il y a des désaccords énormes à l'intérieur de l'opposition de Syrie», a ajouté Jamous. Jusqu'à présent, De Mistura n'avait discuté qu'avec le Haut comité des négociations (HCN), qui se présente comme le seul et unique interlocuteur de l'opposition à Damas. Le HCN, sous forte influence étrangère, pose des conditions jugées contraires au principe de consensus, notamment la condition du départ du président Bachar al-Assad. Le HCN, qui rassemble un groupe hétéroclite de l'opposition, est le plus virulent à l'égard du régime en place à Damas, un discours que l'ont retrouve chez les Etats du Golfe dont l'Arabie saoudite. Son négociateur en chef à Genève, le chef extrémiste salafiste Mohammed Allouche, avait déclaré à son arrivée en Suisse que la période de transition en Syrie devait débuter «avec la chute ou la mort de Bachar al-Assad». Lors de leur première entrevue avec De Mistura, les membres de la délégation du HCN voulaient la mise en place d'un organe de transition d'ici l'été et l'organisation d'élections en 2017. R. I.