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L'épopée d'El Hadj Sidi Saadi pour conter la résistance populaire contre le colonisateur Safahat oua noussous moukhtara min tay El nissyan de Moussa Saâdi
On connait, certes, quelques grandes personnalités de la résistance algérienne, mais il est important de savoir que «cette résistance n'est pas sortie du néant, que le peuple algérien, que cela soit dans les villages, dans les plaines ou dans les montagnes, n'a jamais baissé les bras. On parle souvent de 132 ans de colonialisme, mais c'est aussi 132 ans d'insurrection, de résistance, sous toutes ses formes», dira l'auteur La résistance populaire algérienne face à l'envahisseur français, dès 1830, est au cœur de l'ouvrage de Moussa Saâdi intitulé Safahat oua noussous moukhtara min tay el nissyan, (Feuillet et textes choisis de la mémoire oubliée), récemment publié aux éditions Dar El Khaldounia. Comme l'indique le titre du livre, la démarche de l'auteur est de mettre en exergue et raviver la mémoire de pans oubliés dans l'écriture de l'histoire de la résistance du peuple algérien face à l'occupant français. Descendant d'une lignée d'homme de foi, de théologiens et de résistants, Moussa Saâdi, né en 1937 au village Thala Hlou, dans la région de Bouira, fervent patriote qui a également pris les armes et organiser la résistance face à l'obscurantisme des terroristes dans les années quatre-vingt-dix, s'attelle dans cette ouvrage à relater le parcours de son grand-père, un homme pieux et théologien, dont la réputation de générosité et de solidarité sociale, qui rayonnait dans la mosquée qui porte son nom, est devenu un adage qui perdure dans la région jusqu'à nos jours . La personnalité de l'aïeul, occultée dans les livres d'histoire est ainsi le fil d'Ariane pour ressusciter un pan oublier de l'histoire nationale, celui de l'organisation de la résistance des villages et des tribus après qu'Alger, la capitale, soit tombée entre les mains de l'occupant français. Ainsi, son aïeul, El Hadj Ali Ben Saadi, est un des leaders qui a largement contribué à la résistance populaire en Kabylie, dans les montagnes de Zwawa, contre l'invasion de l'armée coloniale française. Il est expliqué dans cet ouvrage qu'il était un des acteurs de la réunion qui s'est déroulée à Bordj El Bahri, où, après la capitulation du pouvoir central turc face à l'invasion des forces françaises, les chefs de tribus se sont réunis pour maintenir une gouvernance algérienne et organiser la résistance populaire, et ont juré sur l'honneur de défendre la terre algérienne contre l'envahisseur . Il été parmi les premiers à lancer l'appel à la résistance et à rallier les combattants armés contre l'ennemi français. Entouré de ce premier contingent, il rejoint les plaines de la Mitidja et met en place un camp à Oued El Karma. Il prit alors contact avec plusieurs personnalités algériennes pour les rallier à l'insurrection, dont Mahiedine Ben Alla Ben sidi Lembarak. Dès que les autorités coloniales françaises ont pris connaissance de ce contact, elles ont mené un raid contre le campement des résistants qui a fait de terribles ravages. Mais les troupes El Hadj Ali Ben Saadi ont réussi à relever le défi d'une contre- attaque victorieuse, qui a acculé les troupes françaises à battre en retraite vers la capitale, où les combattants algériens les ont poursuivis jusqu'à Bab Azzoun. Moussa Saâdi nous confie : «Face à l'éclatement des repères d'une jeunesse qui ne connait pas l'histoire de sa patrie , une jeunesse à qui on a transmis une vision tronquée de la résistance de leurs aïeux, il était important pour moi de faire ce travail de recherche pour l'exemple et susciter l'intérêt chez d'autres.» «Il est important que notre jeunesse prenne conscience que dès 1830 leurs ancêtres n'ont pas capitulé. Certes, nos jeunes connaissent quelques grandes personnalités de cette résistance, mais il est important qu'ils sachent que cette résistance n'est pas sortie du néant, que le peuple algérien, que cela soit dans les villages, dans les plaines ou dans les montagnes, n'a jamais baissé les bras. On parle souvent de 132 ans de colonialisme, mais c'est aussi 132 ans d'insurrection, de résistance, sous toutes ses formes», ajoutera-t-il. Notre interlocuteur martèlera : «Chaque morceau de la terre sacrée de l'Algérie a été conquis au prix du sang, et c'est ce même sang algérien, assoiffé de liberté et qui refuse la soumission, qui a libéré notre patrie. Aujourd'hui, il est important de transmettre ces valeurs de sacrifices, de solidarité et de patriotisme à nos jeunes à travers des personnalités auxquelles ils peuvent s'identifier. Il est de notre devoir de transmettre cela pour que la patrie puisse rester debout et fière.» S. B.