Le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Mohamed Salem Ould Salek, a lancé, hier à Alger, un «appel urgent» au Conseil de sécurité, au nom du peuple sahraoui, pour mettre fin à la «politique de tergiversation» concernant le dossier sahraoui et permettre à la Mission de l'ONU pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) d'accomplir sa mission. Dans une conférence de presse, hier, au siège de l'ambassade de la Rasd à Alger, M. Ould Salek a affirmé que le «manque de rigueur face aux provocations du Maroc, aux violations des accords conclus entre les deux parties (Front Polisario et Maroc) et le non respect des décisions de la légalité internationale risquent de replonger la région dans la guerre». Le ministre a, en outre, appelé le Conseil de sécurité à «œuvrer sérieusement» pour la libération de tous les détenus politiques sahraouis qui «ont été tous, sans exception, victimes d'actes de tortures, d'humiliation, de détentions arbitraires et de procès inéquitables», à l'instar des détenus de Gdeim Izik en grève de la faim depuis début mars. M. Ould Salek a, à ce propos, insisté sur la nécessité d'élargir la mission de la Minurso à la surveillance des droits humains et d'ouvrir les territoires sahraouis occupés à la presse internationale et aux observateurs. Il affirmera que pour le gouvernement sahraoui et le Front Polisario, la fin de l'occupation marocaine au Sahara occidental et le respect par le royaume marocain des frontières de ses voisins «sont un passage obligé pour l'instauration d'une paix juste et définitive, seule à même d'ouvrir les perspectives de coopération et d'intégration entre les peuples de la région». La politique de fuite en avant adoptée par les autorités marocaines dans le conflit du Sahara occidental «n'entamera pas la détermination du peuple sahraoui à recouvrer tous ses droits quel que soit le prix», a-t-il affirmé. Les prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik, incarcérés à la prison de Salé au Maroc, ont entamé le 1er mars une grève de la faim illimitée pour protester contre leur détention arbitraire depuis plus de 5 ans. Des manifestations de soutien et de solidarité sont organisées par des associations de défense de droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés et dans le sud du Maroc.