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Une vaste opération de recherche et fouille a été déclenchée par l'ANP à Menea Attaque terroriste à la roquette artisanale contre un site gazier, pas de victimes ni dégâts
Des terroristes armés ont attaqué hier à la roquette artisanale (El Habhab) un site gazier exploité par le Groupe Sonatrach et les firmes étrangères BP et Statoil, à Kherichba à 200 km au Sud-ouest d'El Menea, dans la wilaya de Gharadaïa. L'attaque est survenue vers 5h30 du matin où les terroristes ont tiré «deux obus de fabrication artisanale» sur l'installation gazière, mais n'ont, heureusement, causé aucune victime, ni aucun dégât matériel. D'ailleurs la production se poursuit normalement. Selon un employé, cité par une agence, «les obus semblent avoir été tirés de loin». Le site visé, qui comprend deux bases vie et un centre de production, est protégé par une clôture de sécurité le long de laquelle des militaires sont postés en permanence. Aussitôt l'attaque produite, l'armée est intervenue pour empêcher une éventuelle intrusion des auteurs de l'attaque à l'intérieur du site. Les forces de sécurité se sont également lancées à la traque des terroristes qui ont pris la fuite après leur tentative. Dans un communiqué rendu public hier après cette attaque, le ministère de la Défense a affirmé que «la réaction rapide du détachement de l'Armée nationale populaire en charge de la protection du site a mis en échec cette tentative d'attentat terroriste et il a été procédé immédiatement au bouclage de la zone et une opération de recherche et fouille a été déclenchée avec emploi des moyens appropriés, dont des hélicoptères». Après l'attaque, la Compagnie Statoil a évoqué dans un communiqué, des «projectiles tirés de loin» en affirmant que ses trois employés étaient «sains et saufs». Elle a ajouté qu'elle n'avait reçu aucune information sur d'éventuelles victimes et qu'elle avait mis en place une «cellule d'urgence» en Norvège et en Algérie. Le Groupe Sonatrach a annoncé lui aussi la mise en place d'une cellule de crise à Hassi Messaoud. De son côté, BP a indiqué dans un communiqué avoir été informé d'une attaque à la roquette qui n'a pas fait de victime. «Notre première priorité est la sécurité de notre personnel (...) Nous sommes en contact avec nos partenaires et nous cherchons à assurer la sécurité des personnes» sur place, a dit BP en faisant état de la suspension des travaux sur le site par mesure de précaution. Il est à rappeler que cette attaque intervient trois ans après celle menée en janvier 2013 par le groupe des «Signataires par le sang» contre le complexe gazier de Tinguentourine. Une attaque organisée selon le groupe, composé de 32 terroristes, en représailles à l'intervention française au Mali et qui s'était soldée par la mort d'une quarantaine d'employés d'une dizaine de nationalités différentes et la neutralisation de 29 terroristes. C'est grâce à un assaut des forces spéciales que le pire a été évité. Depuis cette attaque, il a été décidé que la sécurité des sites économiques détenus par des étrangers sera assurée par des agents de sécurité de l'Etat. A noter que l'attaque d'hier du site gazier près de Menea ne constitue pas une surprise pour les services de sécurité qui restent très vigilants en raison de la forte dégradation de la situation sécuritaire aux frontières de l'Algérie. Faut-il rappeler que le général Ahmed Gaïd Salah a appelé dimanche dernier, lors d'une visite dans le sud algérien, à une vigilance accrue face à la «dégradation inédite» de la situation sécuritaire dans la région. «Ce que notre région vit actuellement comme troubles et aggravation inédite de la situation sécuritaire augurent, sans doute, d'issues défavorables sur la sécurité et la stabilité des pays de la région», a déclaré le vice-ministre de la Défense et chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah, cité par l'agence de presse APS. Cette dégradation de la sécurité «exige (...) de l'Armée nationale populaire, plus de vigilance afin que l'Algérie puisse demeurer forte face à ses ennemis», a-t-il ajouté. L'insécurité à la frontière Est et Sud-est a amené Alger à déployer des dizaines de milliers de militaires le long de la frontière avec la Libye et la Tunisie pour lutter contre d'éventuelles infiltrations de terroristes sur le territoire. Vendredi dernier, l'armée a annoncé avoir tué trois terroristes armés dans la région d'El Oued, non loin de la frontière avec la Tunisie, et saisi six systèmes de missiles Stingers. Le Sud-est de l'Algérie est frontalier de la Libye, pays en proie au chaos où sévissent les terroristes du groupe Etat Islamique (EI). Le nord-est algérien est lui frontalier avec la Tunisie, qui a été frappée le 7 mars dernier d'une ampleur sans précédent à Ben Guerdane. H. Y./Agences