Le sport est un facteur important d'équilibre, de santé et d'épanouissement. Psychologues, médecins et pédagogues sont unanimes à ce propos. L'éducation physique et sportive (EPS) à l'école est une matière fondamentale pour la pédagogie, la culture et l'émancipation collective et individuelle des élèves. Les séances de sport permettent aux apprenants de se découvrir de nouveaux talents, de décompresser, de réduire les tentions, de renforcer leurs liens d'amitiés et de mieux se connaître. En plus de l'exercice physique très bénéfique pour la santé, le sport constitue un moyen performant pour lutter contre la violence et instaurer un climat amical et studieux au sein de l'établissement scolaire. La pratique des activités physiques développe le corps et participe à une meilleure croissance biologique de l'enfant. Sur le plan intellectuel, le sport lui permet de se rafraîchir la mémoire, de vaincre ses faiblesses, de se projeter toujours vers l'avant, de progresser, de s'offrir l'occasion pour s'affirmer dans le groupe et de se socialiser rapidement. Inutile d'aller encore plus loin pour répertorier les vertus de l'EPS. Elles sont innombrables. Dans beaucoup de pays, l'EPS est un module obligatoire pour tous les élèves sans exception. Des programmes adaptés sont élaborés aux élèves handicapés ou souffrant de maladies diverses. Cela leur permet de vivre beaucoup mieux avec leur infirmité et de réussir dans leur scolarité. En Algérie, le sport est toujours considéré comme une matière facultative, sans grande importance. En dépit des moyens déployés par l'Etat - et qui restent cependant insuffisants -, des chefs d'établissements scolaires acceptent toujours des certificats médicaux de complaisance pour dispenser les élèves - notamment les filles - de la pratique sportive ! Non, le sport doit être obligatoire pour tous. Le ministère de l'Education nationale, qui s'apprête à mettre en œuvre des programmes pédagogiques de 2e génération, doit absolument intégrer cette donne dans les mœurs scolaires. C'est bon pour l'élève. C'est bon pour l'école. C'est bon pour la société. Nul ne doit plus rougir de son corps. Bien au contraire, chacun y trouvera une source de fierté et de distinction. La tutelle est sommée aussi de mettre tous les moyens nécessaires en place. En matière d'infrastructures, toute école doit, au moins, être dotée d'une aire de jeux omnisports et d'un vestiaire et, au mieux, d'une salle de sports couverte et de douches. Ceci est aussi valable pour les équipements élémentaires et le matériel pédagogique de base. On n'a pas le droit de réduire la séance d'EPS - comme c'est généralement le cas aujourd'hui - à un simple galop dans la cour de recréation. Il faut un programme de travail précis, avec des étapes et des exercices (physiques et techniques), des jeux et des épreuves bien élaborées et méticuleusement notées lors des examens. Pour cela, on aurait besoin d'un personnel spécialisé. L'encadreur du sport doit être dûment diplômé en EPS et connaître parfaitement son sujet. Ce n'est pas toujours le cas aujourd'hui où des enseignants de langue s'improvisent moniteur sportif par défaut et sans réelle connaissance de la physiologie de l'enfant. En plus de la réussite scolaire, de la lutte contre la violence et de l'émancipation des élèves, l'EPS constitue aussi un vecteur essentiel dans le développement du secteur de la jeunesse et des sports. Partout dans le monde, les grands clubs, les grandes sélections et les grands championnats émanent de cette fameuse pépinière scolaire. C'est au niveau de l'école que les jeunes talents émergent. C'est aussi à ce niveau qu'ils font leur initiation et réalisent leur premier exploit. Les associations et les clubs viennent ensuite parachever un cursus de formation déjà bien engagé à la base. Il est aussi grand temps de donner un contenu concret aux conventions paraphées entre le MJS et son homologue de l'Education, restées lettres mortes depuis longtemps. Il faut également «réanimer» les compétitions et les championnats scolaires. On doit revenir aux tournois interclasses et inter-établissements. On doit aussi penser à des sélections nationales de collégiens et de lycéens qui iront représenter le pays dans les compétitions et les tournois internationaux. Il y a urgence à redonner aux sports scolaires leur place dans le système de l'éducation nationale. C'est d'une importance cruciale pour la réussite des programmes pédagogiques de deuxième génération qu'on s'apprête à lancer l'année prochaine. K. A.