Depuis jeudi dernier, la librairie Espace Noun, dans la rue Chaabani à Alger, abrite une exposition de caricatures et de dessins de presse sur le thème de la Palestine. Les œuvres exposées, très originales, se distinguent par leur audace et leur pertinence. Parmi les exposants, le Hic, caricaturiste attitré du quotidien le Soir d'Algérie, avec une quinzaine de planches illustrant le drame subi par le peuple palestinien en général et la population de Ghaza en particulier. Massacres collectifs et regards complices, le tout parsemé d'une touche d'humour, composent les œuvres de Hic. A ses côtés, Médina Kermiche, une jeune infographiste ayant plusieurs cordes à son arc. Avec une dizaine de caricatures, son talent s'affirme et saute aux yeux. Une plume légère et précise, des couleurs sombres entre le noir et blanc et le rouge avec des images troublantes et révélatrices. Parmi les planches exposées, on remarquera celle mettant en scène les membres de l'université arabe tapis dans un énorme coffre et observant le massacre d'une jeune enfant palestinienne. Le dessin montre la passivité complice des Etats arabes face au génocide que l'armée israélienne a commis à Ghaza. N'aimant pas faire les choses à moitié, la caricaturiste a joint à son exposition une installation composée d'un keffieh palestinien souillé de terre ensanglantée, une colombe enchaînée et des bouts de papier brûlés sur lesquels on lit des poèmes en arabe classique, œuvre de l'artiste. Un ruban de sécurité encercle cette composition, illustrant l'embargo assassin imposé par Israël à tous les Palestiniens. De l'autre côté de la salle, sont exposés les dessins de Lounis, un caricaturiste autodidacte qui a longtemps travaillé comme facteur avant de se découvrir le don de dessinateur. Contrairement aux deux autres exposants, les œuvres de Lounis sont pleines de couleurs avec des personnages imaginaires dévoilant un artiste influencé par l'art de la bande dessinée. Le dernier exposant est Radja avec sept planches de caricatures expressives par le trait et par le verbe. Ces quatre caricaturistes ont réussi à refléter la situation actuelle tant en Palestine que dans le monde. Satiriques, ironiques, incisifs et drôles à la fois, ils dissèquent le monde et lapident tous les bourreaux, en uniforme ou en costume. L'exposition prendra fin le 14 février prochain pour laisser la place à une autre sur le thème du folklore africain intitulée «tempos africain» de Faïza Chaoui. W. S.