Christian Gourcuff, le désormais ex-sélectionneur national, est parti au lendemain de la double confrontation de l'équipe nationale de football contre l'Ethiopie dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations 2017. Depuis, les Verts se retrouvent sans entraîneur en chef, le président de la Fédération algérienne de football (FAF) Mohamed Raouraoua ayant décidé de maintenir l'adjoint du Breton Nabil Neghiz et le manager général Yazid Mansouri à la barre technique, en attendant de trouver un nouvel entraîneur qui conduira la sélection nationale au Gabon l'année prochaine et en Russie pour le Mondial en 2018. Voilà donc une équipe professionnelle, constituée de joueurs professionnels qui ne disposent pas d'un entraîneur à quelques mois uniquement du début des éliminatoires de la Coupe du monde 2018. Ce n'est pas vraiment la situation dont rêverait une équipe qui voudrait jouer les premiers rôles sur le plan continental et aller au Mondial avec des ambitions égales ou supérieures à celles de 2014. Parce que c'est un signe d'instabilité que de rester sans entraîneur. Un signe aussi de bricolage pour une fédération qui n'a pas su anticiper sur les choses, surtout que le départ de Christian Gourcuff était déjà dans l'air en novembre 2015. En cinq mois, la fédération n'avait-elle pas eu le temps de trouver un entraîneur à la hauteur des défis qu'attendent les Fennecs ? Est-il professionnel de laisser une équipe nationale dans le provisoire ? Si l'Algérie veut avancer et développer réellement son football, la première chose à faire, c'est dire la vérité qu'elle quelle soit. La Fédération a échoué dans sa tentative d'introduire le professionnalisme dans le milieu footballistique algérien. Pour la simple raison que le volet le plus important a été négligé dans toutes ses déclinaisons, à savoir la formation. Ni la formation des joueurs, ni la formation des entraîneurs n'a connu une prise en charge sérieuse depuis le lancement du professionnalisme, il y a cinq années de cela. Alors que ce volet est censé être la base de toutes les politiques de développement qui pourraient concerner les différentes disciplines sportives, particulièrement le football, considéré comme l'opium du peuple. Mais si la responsabilité dans l'échec de la mise en place d'une formation pour les joueurs est partagée entre les clubs qui ont violé le règlement leur exigeant la création des écoles de formation et la FAF qui n'a pas fait grand-chose pour les contraindre, celle qui touche l'échec dans la formation des entraîneurs est exclusivement celle de la Fédération. Aujourd'hui, des centaines de milliers d'euros sont dépensés pour le recrutement d'un sélectionneur national. Cela a été le cas pour Vahid Halilhodzic et pour Christian Gourcuff. Et ce sera certainement le cas pour le futur sélectionneur pour lequel Raouraoua dit vouloir prendre son temps. Pourquoi ne pas recruter un formateur et lui assigner la mission de former des entraîneurs algériens de haut niveau. Les clubs en bénéficieront et l'EN aussi. Le football national en bénéficiera en finalité. L'instance de Raouraoua ferait bien de réfléchir à cette option, en même temps qu'au nom du futur coach des Fennecs. Des Fennecs qui prennent de l'ampleur et pour lesquels il faudrait un entraîneur qui soit à la hauteur du niveau des joueurs et des ambitions des fans. Raouraoua ne doit pas faire la même erreur deux fois sur ce plan. M. B.