Les Etablissements de santé publique à travers le pays sont menacés d'être paralysés aujourd'hui par un nouveau mouvement de grève initié par les praticiens, à l'appel de leur syndicat, le Snpsp. C'est une grève d'une journée qui pourrait être reconduite la semaine prochaine, les 25 et 26 avril, et les 2, 3 et 4 mai. Lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger, le président du Snpsp, le Dr Lyes Merabet, a rappelé que le préavis de grève a été déposé il y a une semaine, mais rien n'est fait concrètement au niveau du département ministériel pour en dissuader les praticiens. Le syndicat a été invité à une réunion de conciliation, le 12 avril dernier, il s'est rendu au siège du ministère, mais s'est retiré de la réunion au moment même où elle commençait : «Nous n'avons pas boycotté la réunion, mais nous nous sommes retirés parce que ni le ministre ni le SG du département ministériel n'y prenaient part. Nous avons exigé leur présence pour entériner des décisions et garantir le respect et la mise en application des termes d'un accord éventuel.» Le représentant des praticiens en colère rappelle qu'à la même période de l'année dernière, une réunion de conciliation avait été tenue, mais aucun des engagements pris n'a été concrétisé. Ce qui explique les craintes du syndicat. Aussi, entre autres décisions prises, la mise en place d'une commission mixte centrale chargée du suivi des dossiers des partenaires sociaux. Cette commission n'a tenu aucune réunion depuis le 20 octobre 2015, dénonce le porte-parole du Snpsp. Selon les propos tenus hier par le Dr Merabet, le courant ne passe pas entre le syndicat et les responsables du ministère. Le syndicaliste parle même de mépris et de mauvais comportements. Le Dr Merabet affirme que le syndicat «déplore l'attitude négative et les propos provocateurs de certains responsables, présents à la réunion au nom de l'administration centrale» et «dénonce les accusations graves de la présidente de la commission centrale qui déclare que la protestation des praticiens de santé publique est motivée par des considérations à caractère non professionnel». Ajoutés à cela «les formes d'entraves au libre exercice syndical et les mesures disciplinaires, ainsi que les poursuites judiciaires engagées par l'administration contre des délégués syndicaux». C'est donc pour dire son indignation contre la persistance de tels agissements que le syndicat a décidé de reprendre l'action de protestation. Autre fait à l'origine de ce mouvement de grève, indique le Dr Merabet, le climat d'insécurité et de violence dans les Etablissements de santé et qui menace sérieusement les praticiens: «La situation est très inquiétante. Les praticiens ne se sentent pas en sécurité. Des agents de sécurité paient d'autres pour assurer le travail à leur place parce qu'ils craignent pour leur vie. Nous comptons plusieurs cas d'agressions verbales et physiques. Nous n'allons pas attendre jusqu'à ce que certains d'entre nous y laissent leur vie. Il faut que le ministère réagisse par des mesures concrètes qui seront à même de contourner ce phénomène». Par ailleurs, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) demande «le respect des engagements pris par le ministère dans le cadre du PV de conciliation, signé le 4 mai 2015 et l'audience accordée au Snpsp, le 24 février 2016 pour le règlement définitif des situations socioprofessionnelles en souffrance». De même, le syndicat rappelle la nécessité «d'assainir la situation financière induite par l'organisation du concours de passage aux grades de principal et en chef avec date d'effet au 11 août 2015». K. M.