La santé publique sera perturbée à partir d'aujourd'hui par plusieurs mouvement de protestation. Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a décidé de passer à la vitesse supérieure et semble être déterminé à faire entendre sa voix auprès des pouvoirs publics. Plusieurs mouvements de grève sont annoncés pour les prochaines semaines, paralysant ainsi l'activité sanitaire du secteur d'Abdelmalek Boudiaf. Le SNPSP appelle à une grève cyclique de trois jours par semaine. Un calendrier a été arrêté : journée de grève le 18 avril (aujourd'hui), les 25 et 26 avril avec sit-in national devant le ministère de la Santé. Il est aussi prévu trois jours de grève les 2, 3 et 4 mai, a annoncé hier le président du SNPSP, Dr Lyes Merabet, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'Unpef (Alger). Ce débrayage touchera, souligne-t-on, les DPH (départements hospitaliers), les hôpitaux de daïra ainsi que les structures légères. «Nous réclamons le respect et la concrétisation des engagements pris par le ministre pour la prise en charge de nos revendications socioprofessionnelles. La référence pour le dernier point est le P-V de la réunion de conciliation du 4 mai 2015», a-t-il martelé, regrettant la non-tenue par la tutelle de ses engagements formulés lors de l'audience accordée au syndicat le 24 février. Dr Merabet a tenu à justifier son refus d'assister à la réunion qui devait avoir lieu mercredi dernier. «Nous avons refusé de traiter avec des responsables qui sont incapables de régler nos problèmes», a-t-il dit, appelant le ministre de la Santé à intervenir en personne pour satisfaire leurs revendications en suspens depuis des années. Tout en dénonçant l'attitude «irresponsable et irrespectueuse» de certains responsables du ministère, les praticiens déplorent le retard accumulé dans la prise en charge des revendications en souffrance depuis 2012, notamment pour la préservation d'un reliquat d'ancienneté dans le grade de principal pour les praticiens ayant 10 ans et plus au 31 décembre 2012, le dossier de l'alignement et de la classification du doctorat en médecine dentaire et en pharmacie sur la grille des salaires. 2 médecins sur 10 assurent la permanence Les praticiens réclament également l'amélioration des conditions de travail dans les services des urgences et notamment la protection des personnels soignants. «L'insécurité règne dans les établissements hospitaliers au point où il y a deux femmes médecins sur 10 seulement qui assurent la permanence», a signalé Dr Merabet. L'heure est grave, selon lui, car «même les agents de sécurité redoutent la permanence». Le SNPSP proteste contre l'ingérence de l'administration de tutelle dans le fonctionnement des organisations syndicales, en violation des dispositions prévues par la loi 90-14 du 2 juin 1990. Il en découle, insiste le syndicat, des situations «graves» telles que la suspension depuis octobre 2015 de deux délégués de l'EPSP des Ouacifs (Tizi Ouzou), celle du président du bureau de wilaya d'El Oued, les pressions contre le président du bureau local de l'EPSP d'Arzew (Oran) et les poursuites en justice par l'administration à Ouargla et Relizane. Le SNPSP déplore, en outre, les entraves à la liberté syndicale. «Nous subissons des intimidations de la part des directeurs de santé car sur les 70 adhérents, 50 se sont retirés», s'est-il alarmé.