Le taux de suivi de la grève observée hier par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) est de 0,9% selon le ministère de tutelle et 76% selon le syndicat. Sur le terrain, difficile de se prononcer en faveur de tel ou tel chiffre. Dans les hôpitaux et autres structures de santé, les citoyens n'en parlent pas. Ils ne s'en plaignent pas. Certains affirment n'avoir constaté aucun débrayage, d'autres vont jusqu'à dire que «grève ou non, le travail est constamment au ralenti et les prestations à la limite du dérisoire. C'est le constat au quotidien. Les déclarations du ministre à la télévision ne reflètent nullement la réalité du terrain». Ainsi, dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a donné un chiffre de 0,9%, précisant que «36 wilayas du pays ont enregistré 0%». Un échec à en juger par les données du département ministériel. Selon ce dernier, «loin des déclarations fantaisistes, ces chiffres traduisent l'échec des initiateurs de cette grève que la justice a déclaré illégale», ajoutant que «cette faible adhésion à l'appel à la grève traduit la maturité du corps des praticiens de santé publique, dont l'écrasante majorité refuse d'être manipulée et instrumentalisée dès lors que les revendications socioprofessionnelles sont prises en charge». Dans ce cadre, poursuit le communiqué, «le Msprh salue l'esprit de responsabilité dont ont fait preuve les praticiens de santé publique qui ont refusé de céder à la surenchère. Le Msprh invite le Snpsp à revenir à la table du dialogue serein, responsable et inconditionnel avec l'administration centrale du ministère, à l'effet de consolider les acquis socioprofessionnels et renforcer le secteur public de la santé comme c'est déjà le cas avec l'ensemble des autres syndicats». De son côté, le syndicat conteste les chiffres du ministère. Il dit ne pas les commenter. Interrogé sur le fait que le mouvement n'est nullement suivi aux CHU Mustapha Pacha et Bab El Oued à Alger, le président du Snpsp, le Dr Lyes Merabet réplique que les CHU «ne sont pas concernés parce qu'ils relèvent du ministère de l'Enseignement supérieur». Pour ce qui est du faible suivi dans les Epsp, il insiste sur le fait que la grève a été suivie dans les structures de l'est et de l'ouest de la capitale. «Il faut aller voir dans les Epsp de Dergana, Ain Taya, Chéraga, Dély Brahim…Alger n'est pas que le centre». Pour rappel, cette nouvelle action protestataire est déclenchée par le syndicat pour dénoncer principalement le climat d'insécurité dans les services de santé publique et les actes d'agressions verbales et physiques dont sont victimes les différents personnels. De même, à travers cette action, le syndicat exprime sa colère contre les agissements de certains responsables de l'administration centrale et les entraves à l'activité syndicale. En cas où les deux parties continuent de se tourner le dos, le mouvement de grève sera reconduit la semaine prochaine, les 25 et 26 avril et celle d'après, les 2, 3 et 4 mai. Le syndicat affirme sa disponibilité à reprendre le contact avec l'administration du département ministériel à condition que le ministre ou le SG y prennent part pour garantir l'application des décisions qui en ressortiraient. K. M.