Les métaux précieux font beaucoup parler d'eux ces dernières années à la faveur de la mise en œuvre du projet de l'exploitation de l'or à Tamanrasset, lequel a coûté 47 millions de dollars d'investissement. A partir de cette année, il pourrait produire 3 tonnes d'or par an, ce qui n'est pas négligeable aux yeux des responsables de ce secteur. Ils ne cachent pas, en fait, que notre pays peut devenir un pays producteur de l'or dans les prochaines années. Tous les ingrédients sont là, affirment-t-ils. Les paramètres géologiques et économiques sont bien connus ; de nouveaux procédés technologiques sont utilisés et une nouvelle loi minière très attractive a été adoptée. Ce sont là globalement les facteurs qui vont contribuer à l'augmentation des capacités de production de notre pays, appuient les responsables du secteur. Outre cette affirmation qui augure d'un avenir doré pour les professionnels du secteur comme le Trésor public, l'industrie de transformation aussi veut sa part du gâteau. Les responsables l'Agence nationale des métaux précieux compte investir de nouveaux créneaux. Cette agence, qui a réalisé l'année dernière un chiffre d'affaires en augmentation de 50%, est sur le point de réaliser de nouveaux produits qui sont jusque-là importés. Selon le premier responsable d'Agenor, l'entité produit actuellement plusieurs produits dérivés de l'or et de l'argent destinés aux différents secteurs industriels. Il cite, entre autres, le chlorure d'or, le nitrate d'argent et le GPC/aurocyanure de potassium. L'Agenor a mis en place aussi, cette année, la bijouterie industrielle. Elle a entamé, également, une opération de récupération des métaux précieux qui a permis de récupérer une bonne quantité de l'or cassé convoité par le marché informel. M. Cherifi n'a pas caché à ce propos que toutes les conditions sont réunies pour récupérer des quantités considérables. Pour la question de l'informel, il faut signaler que les besoins des ménages algériens sont évalués actuellement à quelques 10 tonnes par an ; la moitié provient du marché de l'informel selon certains professionnels. Interrogé à propos de la part de l'informel, des responsables ont répondu qu'elle pourrait atteindre beaucoup plus de la moitié de cette quantité. L'informel menace, mais qui pourra endiguer ce mal qui ronge au demeurant toute une économie ? On estime que c'est l'affaire des pouvoirs publics. On ne cache pas, par ailleurs, que l'étude du statut de l'artisan devra lui permettre de bénéficier de prêts bancaires à court terme afin d'acquérir de l'or. Ensuite, on inondera le marché, en mettant à la disposition de ces artisans de grandes quantités d'or, ce qui pourrait endiguer l'informel. Somme toute, on a reconnu que le marché de l'or devrait être réglementé. Une action qui passera sans doute par l'association des efforts de toutes les parties. S. B.