Le vice-président, Michel Temer, se prépare déjà à occuper le poste de Mme Rousseff et rencontre les dirigeants de différents secteurs. Lundi, il a rencontré l'ancien président de la Banque centrale, Henrique Meirelles, pour discuter d'une politique économique pour son éventuel mandat. M. Temer a rencontré différents hauts responsables ces dernières semaines La flamme olympique est arrivée à Brasilia, hier, mardi, première étape d'un parcours dans tout le Brésil jusqu'aux JO de Rio en août, un acte symbolique dans la capitale où le flambeau a été remis auparavant à Dilma Rousseff, au siège de la présidence, ce qui pourrait être son dernier acte en tant que Présidente. Car, elle devra quitter ce poste qu'elle occupe depuis 2011 après sa première élection en début de semaine prochaine si le Sénat vote à la majorité simple sa mise à l'écart en ouvrant son procès pour «crime de responsabilité», dans le cadre de la procédure en destitution lancée contre elle. Si les sénateurs votent dans ce sens, ce qui est vraisemblable selon les comptages de la presse brésilienne, elle sera mise à l'écart pendant un maximum de 180 jours et ne recevra plus que la moitié de son traitement. Elle pourra toutefois continuer à loger dans la résidence présidentielle. A l'issue de son procès devant les sénateurs, un vote aux deux tiers sera requis pour la destituer. En cas de mise à l'écart provisoire et/ou définitive, elle serait remplacée par son vice-président, Michel Temer, leader du premier parti du pays, le Pmdb (centre), qui faisait partie jusqu'en mars de la coalition gouvernementale. Mme Rousseff l'a traité de «traître» et le considère comme le maître d'œuvre du «coup d'Etat» parlementaire dont elle se dit la victime. M. Temer se prépare déjà à occuper le poste et rencontre les dirigeants de différents secteurs, a rapporté l'agence de presse Brasil. Lundi, il a rencontré l'ancien président de la Banque centrale, Henrique Meirelles, pour discuter d'une politique économique pour son éventuel mandat, a précisé l'agence. L'ancien ministre de l'Aviation Eliseu Padilha a indiqué que la réunion entre MM. Temer et Meirelles visait à définir quelle direction le gouvernement de M. Temer devrait prendre. «Si le Sénat confirme la suspension (du mandat de Mme Rousseff), il n'y aura plus le temps de réfléchir après», a-t-il indiqué. M. Temer a rencontré différents hauts responsables ces dernières semaines afin de se préparer à remplacer Mme Rousseff. Cette ex-guérillera de 68 ans, qui fait face à une dynamique politique puissante (une majorité écrasante de députés avaient avalisé le processus de destitution) et à une impopularité personnelle record, a prévenu qu'elle se battrait jusqu'au bout. Mais elle semble empêtrée dans une ambiance de fin de règne et a, selon le quotidien Folha de Sao Paulo, «donné l'ordre de vider ses tiroirs». Et tandis que le processus d'«impeachment» saute les haies parlementaires, la chef de l'Etat joue son va-tout en lançant l'idée d'une élection présidentielle anticipée. «Le soutien augmente au sein» du Parti des travailleurs au pouvoir (PT, gauche) pour un scrutin anticipé le 2 octobre quand se tiendront les municipales dans le pays, et «les sondages montrent que la population souhaite» cette solution, a déclaré le sénateur Paulo Paim (PT) au journal O Globo. Mme Rousseff réfléchirait à une démission assortie d'une réforme constitutionnelle convoquant de nouvelles élections. Cette initiative semble avoir peu de chances de trouver un écho favorable au Congrès, vu le faible soutien parlementaire de la présidente, mais pourrait lui servir à mettre la pression sur M. Temer. Celui-ci ne pèse qu'1 à 2% des intentions de vote, selon un récent sondage. Mme Rousseff, elle, rappelle sans cesse qu'elle a recueilli 54 millions de suffrages, et accuse son vice-président d'utiliser l'arme de la destitution pour s'emparer du pouvoir sans passer par les urnes. Mais si le Sénat baisse le pouce, il n'y aura plus de rendez-vous olympique pour elle. R. I.