Contre vents et marées, face aux pressions, aux dénigrements, au conservatisme, à la rage qui s'est emparée des islamistes de tous bords, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a tenu bon et maintenu le cap pour d'une part appliquer la loi à la lettre et d'autre part poursuivre le train des réformes qu'elle met en œuvre pour la prochaine rentrée scolaire. En dehors de la manière dont ont été délogés les contractuels à Boudouaou, c'est l'autorité de l'Etat qui a primé et qui s'en est trouvée confortée, l'application des lois de la République étant non négociable quelque soit la situation ou la conjoncture. Autrement, cela aurait créé un précédent et ouvert la porte à des dépassements qui auraient renforcé une déliquescence déjà installée et bien assise dans différents secteurs. Cette boîte de Pandore qui est restée fort heureusement fermée grâce à la fermeté, la détermination et la rigueur affichée dès le début du mouvement des contractuels qui a été récupéré par les syndicats et politiques en violation de la loi - ce qui est pour le moins anormal - a épargné au pays de probables mouvements sur le même modèle. Force donc est restée à la loi malgré quelques «dommages collatéraux» causés aux protestataires poussés, encouragés puis manipulés par certains et qui, en fin de compte, se sont retrouvés seuls et lâchés par ceux-là mêmes qui les soutenaient. Les programmes de 2e génération fondés sur la réflexion, l'analyse, l'intelligence et l'esprit critique ont eux aussi soulevé et soulèvent encore des critiques acerbes et des diatribes allant jusqu'à la diffamation visant le sabordage d'un travail admirable réalisé par des experts et des spécialistes en pédagogie. Ces critiques qui n'ont pas manqué d'écorcher au passage cette nouvelle Dame de Fer algérienne via les réseaux sociaux ont été fomentés et amplifiés par les naufrageurs du système éducatif qui a lamentablement échoué. Car, au lieu de former des élites, développer les intelligences, le système a fabriqué la médiocrité, l'a consacrée et l'a perpétuée à travers des méthodes d'enseignement excluant tout esprit critique, des esprits uniformes, malléables, influençables et manipulables à volonté. Le résultat-catastrophe a été la décennie noire avec ses milliers de morts victimes de l'embrigadement, de l'endoctrinement des esprits que l'Ecole avait prédisposés. Et donc ce coup de pied dans la fourmilière ne peut être que salvateur car il aura soustrait aux apprentis-sorciers de la politique l'influence qu'ils avaient et leur mainmise sur l'éducation nationale qui s'en trouve ainsi affranchie. Il fallait avoir le courage de le faire et la dame l'a fait rompant ainsi avec les réformettes mises en œuvre jusque-là et qui n'étaient en réalité que des ravalements de façades, des replâtrages et des badigeonnages, juste pour donner le change et faire bonne impression. M. R.