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«Il y a un usage abusif des véhicules particuliers à Alger» Pour expliquer la sursaturation du trafic routier, le directeur des transports de la wilaya déclare :
Circuler à Alger est devenu un calvaire. Personne ne peut nier aujourd'hui cette triste réalité. Pas même le directeur des transports de la wilaya d'Alger, Rachid Ouazene, qui a reconnu lui-même, hier, du bout des lèvres, ce constat amer lors de sa participation au Forum de la radio El Bahdja. «Il y a un usage abusif des véhicules particuliers à Alger. Il faut absolument réduire leur utilisation en renforçant le transport collectif. C'est la seule solution qui nous permettra de désengorger la capitale», explique M. Ouazene qui nous a révélé par la même occasion quelques données caractéristiques de son secteur à Alger. Ainsi, selon lui, il y aurait plus de 5 millions de déplacements enregistrés quotidiennement à Alger et ses environs. Deux millions de ces déplacements sont motorisés. Alger compte 3 459 bus, dont 90% appartiennent à des opérateurs privés. On recense également 11 000 taxis, dont 700 collectifs et seulement 780 inter-wilayas. Chaque jour, 60 000 personnes empruntent le train. D'un autre côté, plus 1,6 million de véhicules empruntent quotidiennement les différents tronçons routiers, soit une augmentation de 90% par rapport à 2000 où l'on ne comptait que 680 000. Par ailleurs, 305 000 véhicules circulent sur les 3 voies express que compte Alger, alors qu'elles ne peuvent contenir normalement qu'un flux de 162 000. Ces voies express subissent chaque jour un surplus de trafic estimé à 143 000 véhicules. C'est ce qui entraîne, relève Rachid Ouazene, les bouchons et les embouteillages quotidiens, notamment durant les heures de pointe (7h et 20h), qui rendent la vie dure à nos automobilistes. «En attendant la livraison du métro et du tramway, nous devons mettre en place un système de transport qui réponde aux besoins de la population. Cela peut aller des tarifs jusqu'à une bonne couverture de tout le territoire. Nous sommes en train aussi de penser à une voie réservée aux bus», précise M. Ouazene qui annonce dans ce sillage la création prochaine d'un centre de régulation de la circulation. Il aura pour tâche de réguler la circulation routière à travers un système centralisé, lequel sera à même d'augmenter le rendement du réseau routier à travers des détecteurs de véhicules installés le long des routes. Ces détecteurs informeront en permanence les gestionnaires du centre de la situation du trafic routier à Alger. De cette manière, et grâce à des logiciels d'analyse, il sera possible de proposer aux automobilistes, via des panneaux d'affichage à messages variés placés sur les routes ou une radio dédiée au trafic routier, des circuits pour leur éviter de demeurer bloqués dans des bouchons. La wilaya d'Alger s'apprête à sélectionner les entreprises compétentes afin de donner le coup d'envoi de la réalisation de ce centre, nous a appris hier M. Ouazene. Quant au délicat problème de stationnement qui continue à faire souffrir les automobilistes, il se montre rassurant et annonce la création de 7 nouveaux parkings à Alger dont les travaux débuteront d'ici à mars prochain. Situés, entre autres, à Sidi M'hamed, Kouba, Boumaati et Sidi Yahia, ces nouveaux parkings pourront accueillir journellement 6 000 véhicules. De quoi mettre du baume au cœur pour nos automobilistes, livrés, au quotidien, au diktat de la mafia des parkings informels. Concernant les travaux du métro et du tramway, le directeur des transports de la wilaya d'Alger a précisé que le taux d'avancement est satisfaisant. Pour preuve, la première ligne de métro sera opérationnelle d'ici l'été prochain. Quant au tramway, il entrera en fonction en février 2010, assure-t-il. Des projets d'extension du métro sont également à l'ordre du jour. Outre les extensions en cours de réalisation, de Haï El Badr vers El Harrach, la place des Martyrs, Aïn Naadja, il est aussi question d'un projet de tramway reliant Chéraga à Bir Mourad Raïs en passant par Chevalley. D'autre part, une gare multimodale sera réalisée à la cité La Concorde. Abordant l'anarchie qui caractérise toujours les transports en commun, Rachid Ouazene a reconnu qu'il y a un manque criant d'inspecteurs de contrôle. «Nous avons à peine 1 200 opérateurs de contrôle qui doivent contrôler chaque jour 1,2 million de véhicules. C'est largement insuffisant. Actuellement, le ministère nous a dépêché des inspecteurs d'autres wilayas pour nous aider à mener les opérations de contrôle», signale-t-il. A ce sujet, notre interlocuteur nous a appris que 890 transporteurs privés ont été immobilisés en 2008 et 502 ont été mis en fourrière. Il faut savoir que la non-remise des tickets aux usagers peut coûter au transporteur 45 jours de fourrière. N'omettons pas de signaler que plusieurs gares routières, sérieusement délabrées, seront réhabilitées prochainement. Il faut dire que certaines ne sont même pas équipées d'abribus. Aussi, deux projets de téléphérique devront voir le jour prochainement à Bouzaréah et Bab El Oued. Soulignons en dernier lieu que la ligne bleue sera maintenue par la wilaya d'Alger et que des compagnes de sensibilisation seront lancées prochainement pour garantir sa réussite. A. S.