à ceux qui ont misé sur une élection «à blanc», deux chefs de parti, au moins, ont voulu brouiller les pistes : Moussa Touati, du Front national algérien, et Louisa Hanoune du Parti des travailleurs. Bien sûr que, dans cette course à la présidentielle, plusieurs personnalités ont affiché leur intention de se présenter. Certains sont connus du grand public et d'autres non. Mais ces deux personnalités ont quelque chose d'atypique : elles ont suffisamment de militants pour pouvoir, au moins, remplir l'une des conditions exigées par la loi pour être prétendant à la magistrature suprême. Officiellement, Louisa Hanoune et Moussa Touati avancent leur volonté de participer à cette élection malgré tout et refusent de jouer les lièvres. Le premier à avoir annoncé son intention de se présenter au scrutin, le président du Front national algérien veut être «l'éléphant» et non le lièvre. Lors d'une conférence de presse animée au mois d'octobre dernier, Moussa Touati a annoncé son intention de se porter candidat à l'élection présidentielle. Mais avant de se lancer dans la course, il a dû se rappeler que quatre ans plus tôt, en 2004, il avait été disqualifié parce qu'il n'avait pas réussi à rassembler les 75 000 signatures nécessaires. Entre-temps, son parti a réussi à glaner des sièges à l'Assemblée populaire nationale et à faire élire des dizaines de militants aux assemblées locales. Cela lui permettra de déposer son dossier au Conseil constitutionnel sans encombres. Mais pour démontrer qu'il ne veut pas jouer le lièvre, Touati s'est présenté, il y a une semaine, devant la presse, muni de 150 000 signatures d'électeurs. «J'ai la chance de remporter l'élection», assure-t-il. L'autre candidat en lice pour l'élection d'avril est la très médiatique Louisa Hanoune. Arrivée en quatrième position en 2004 avec un peu moins de 1% des suffrages, la secrétaire générale du Parti des travailleurs veut jouer son va-tout cette fois-ci, même si elle ne se fait pas beaucoup d'illusions comme Moussa Touati. Au mois de janvier, elle affirmait qu'elle ne veut pas que la défection des candidats ouvre les portes à «une ingérence étrangère». Une manière de participer pour crédibiliser le scrutin. Hier encore, la pasionaria du Parti des travailleurs –dont la candidature n'est toujours pas officielle- a expliqué qu'il est «important de redonner espoir au peuple algérien afin que l'acte électoral puisse avoir un sens». A-t-elle peur du boycott ? Possible. Mais Louisa Hanoune figurera bel et bien sur les bulletins du vote le jour de l'élection. En plus de ces deux chefs de parti, d'autres candidats se sont manifestés. Parmi eux Mohamed Saïd, ancien secrétaire général de Wafa -parti non agréé de Ahmed-Taleb Ibrahimi- et chef d'un nouveau parti dénommé Démocratie et Justice. Ancien ambassadeur, Mohand-Oussaïd Belaïd, de son vrai nom, compte lui aussi tenter sa chance. Tout comme Ali-Fawzi Rebaïne de Ahd 54, resté discret jusque-là.