La FIA se présente comme une opportunité inouïe pour les opérateurs économiques qui ne cherchent qu'à faire connaître leur produit mais aussi aller à la conquête de nouveaux marchés. Cependant, cette tâche ne saurait être réalisée sans l'appui et le soutien des pouvoirs publics. L'exécutif qui cherche à booster les exportations a annoncé, certes, des mesures d'accompagnement mais l'environnement reste encore peu incitatif. Inaugurée samedi dernier par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, la 49e édition de la Foire internationale d'Alger (FIA) revêt un caractère particulier durant la conjoncture que vit actuellement l'économie nationale. En fait, face aux défis qui s'imposent au pays, la production nationale est devenue un thème central pour les différents intervenants dans l'économie nationale. Cette problématique a, d'ailleurs, fait l'objet d'innombrables mesures et initiatives émanant tant du gouvernement que des opérateurs économiques qui ont redoublé d'ingéniosité afin de vendre une meilleure image des produits qui sortent des unités industrielles locales. Mais, il convient de noter, toutefois, que des efforts restent à consentir encore afin d'améliorer la production locale et lui permettre de gagner la bataille commerciale sur les plans interne et externe. L'Algérie dont les équilibres financiers ont été fragilisés par la hausse vertigineuse des importations est à la recherche du meilleur modèle économique à même de faire de la base industrielle actuelle un élément central dans le développement économique. Il s'agit d'un impératif qui commence à prendre forme notamment avec la volonté du gouvernement de réorienter les efforts du monde économique vers plus de rentabilité et de création de richesse. Dans ce cadre, le Premier ministre présentera la semaine prochaine les grands axes de la nouvelle politique économique prônée par le gouvernement pour les prochaines années. Une politique qui devrait matérialiser une série d'objectifs annoncés déjà par les différents départements ministériels dont fait partie la rationalisation des dépenses et la diversification de l'économie. Dans cet ordre d'idées, soulignons que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a appelé récemment à l'adoption d'un mode de consommation «adapté à ce que nous produisons comme richesse». Le chef de l'Etat a ainsi «ordonné au gouvernement de dire la vérité au peuple sur la conjoncture actuelle, pour que nous adoptions tous un mode de consommation adapté à ce que nous produisons comme richesse et que nous renoncions à l'économie basée essentiellement sur les recettes des hydrocarbures en vue de passer à une économie diversifiée axée sur l'agriculture, l'industrie et les services». Cette orientation devrait être concrétisée dans la vision du gouvernement orientée principalement vers la production et l'investissement. Il faut rappeler, à ce titre, que le gouvernement avait voulu montrer l'exemple en privilégiant le produit local dans la commande publique. C'est ainsi que le Premier ministre, a instruit il y a quelques mois les membres du gouvernement ainsi que les walis d'accorder la préférence à la production nationale lors de l'attribution de marchés publics, et ce, dans le cadre des mesures de renforcement des équilibres financiers du pays. Sellal a estimé dans ce cadre que le recours aux biens et services d'origine algérienne «s'avère une option stratégique et un choix déterminant pour le développement de l'économie nationale». Le ministre du Commerce, Bekhti Belaib lui a emboîté le pas en estimant que la défense de la production nationale passe nécessairement par la sensibilisation de toute la société. Pour le ministre, il est nécessaire de convaincre l'opinion publique quant à l'importance de défendre l'outil de production et la production nationale. Justement, la FIA se présente comme une opportunité inouïe pour les opérateurs économiques qui ne cherchent qu'à faire connaître leur produit mais aussi aller à la conquête de nouveaux marchés. Cependant, cette tâche ne saurait être réalisée sans l'appui et le soutien des pouvoirs publics. L'exécutif qui cherche à booster les exportations a annoncé, certes, des mesures d'accompagnement mais l'environnement reste encore peu incitatif. C'est de l'avis même du patronat qui revendique des mesures audacieuses pour permettre le décollage de l'exportation. Ces questions pourraient être au cœur de la prochaine tripartite, laquelle promet d'être un cadre de dialogue et de concertation entre les différentes parties concernées. Ainsi, en plus des mesures déjà prises en faveur du produit local, il est attendu qu'il ait de nouveaux dispositifs et plus particulièrement dans cette conjoncture favorable à l'approche du mois de Ramadhan et de la saison estivale. S. B.