Karim Benzema est-il allé trop loin dans sa vérité ? Très nombreuses sont de grosses pointures de la politique française à réagir aux propos qu'il a tenus à un média espagnol. Il y reprochait notamment à Didier Deschamps d'avoir cédé «à la pression d'une partie raciste de la France» en ne le sélectionnant pas dans l'équipe de France pour l'Euro-2016. Karim Benzema est-il allé trop loin dans sa vérité ? Très nombreuses sont de grosses pointures de la politique française à réagir aux propos qu'il a tenus à un média espagnol. Il y reprochait notamment à Didier Deschamps d'avoir cédé «à la pression d'une partie raciste de la France» en ne le sélectionnant pas dans l'équipe de France pour l'Euro-2016. Certes, le footballeur d'origine algérienne, enfant des quartiers pauvres de Lyon, est sujet à des comportements que, parfois, ni ses fans ni l'opinion en général ne comprennent pas : impliqué dans quelques faits divers sans importance mais grossis par la presse, affichage ostentatoire de son goût du luxe…Toujours est-il que de Nicolas Sarkozy à François Fillon en passant par Le Guen et Nadine Morano, cela ressemble à une «union sacrée» sur la tête de l'impudent Karim Benzema. Même quelques-uns de ses anciens coéquipiers parmi les Bleus se sont joints à la curée. Eric Cantonna y fait notable exception. L'ancien international revient, mercredi dans le quotidien Libération, sur une polémique dans la polémique qu'il a provoquée en apportant son soutien à Benzema : «Il est normal qu'il s'exprime et agisse comme un citoyen français avant de se penser comme un joueur. Un citoyen qui répond à la problématique suivante : comment barrer la route aux extrêmes ?». Revenant sur sa chronique, publiée le 26 mai par le quotidien britannique The Guardian, dans laquelle il soupçonnait Didier Deschamps de ne pas avoir retenu Benzema et Hatem Ben Arfa en raison de leurs «origines nord-africaines», Cantona précise : «Je n'affirme rien. Je pose la question». «La suspension de Benzema en équipe de France est tombée le 10 décembre, entre les deux tours des élections régionales. Depuis les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher, les choses ont changé, l'ambiance a changé, le regard que l'on porte sur la communauté d'origine maghrébine a changé (...) On vit une période où on sanctionne une communauté... ou plutôt une période où on a envie de la sanctionner.» Il attaque aussi les instances françaises du football : «Les dirigeants d'origine maghrébine ou d'Afrique noire, ils sont où ? Et les entraîneurs de Ligue 1 d'origine maghrébine ? Alors que ce sont eux qui forment les gamins ! Ils sont assez forts et compétents pour s'occuper des jeunes joueurs, et ils ne le sont plus quand ces mêmes joueurs passent professionnels ?», questionne-t-il. A. S. avec agences