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«Brexit» : la bataille des chiffres au cœur de la campagne
L'économie britannique serait affaiblie par une sortie de l'Union européenne
Publié dans La Tribune le 06 - 06 - 2016

Si le Royaume-Uni sort de l'Union européenne, les Britanniques seront plus pauvres de 4 300 livres chacun (5 500 euros) en moyenne d'ici à 2030, d'après le Trésor britannique. Leur salaire baisserait de 48 euros par semaine d'ici la même date, renchérit le Trade Union Congress, la principale confédération syndicale. Les prix des transports augmenteraient de 7,5% et ceux de l'alcool de 7%, estime la London School of Economics. Le Premier ministre, David Cameron, assure que la facture des courses alimentaires d'une famille type augmenterait de 280 euros par an. Quant au marché immobilier, il serait «dévasté», assure George Osborne, le chancelier de l'Echiquier.
Si le Royaume-Uni sort de l'Union européenne, les Britanniques seront plus pauvres de 4 300 livres chacun (5 500 euros) en moyenne d'ici à 2030, d'après le Trésor britannique. Leur salaire baisserait de 48 euros par semaine d'ici la même date, renchérit le Trade Union Congress, la principale confédération syndicale. Les prix des transports augmenteraient de 7,5% et ceux de l'alcool de 7%, estime la London School of Economics. Le Premier ministre, David Cameron, assure que la facture des courses alimentaires d'une famille type augmenterait de 280 euros par an. Quant au marché immobilier, il serait «dévasté», assure George Osborne, le chancelier de l'Echiquier.
Depuis quelques mois, les Britanniques sont bombardés par de chiffres. Le Trésor britannique a publié de nombreux rapports, tous très pessimistes, sur les risques d'un «Brexit». Downing Street a aussi appelé à la rescousse de nombreuses institutions : l'Organisation de coopération et de développement économiques, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, la Banque d'Angleterre ont tous tiré la sonnette d'alarme. A cela s'ajoute une quantité impressionnante d'études indépendantes, venant notamment des grandes institutions financières : UBS, BlackRock, Capital Economics… Les prédictions varient grandement, mais dans leur immense majorité elles disent la même chose : l'économie britannique serait affaiblie par une sortie de l'Union européenne.
Elles mettent en avant deux arguments. A court terme, le Brexit provoquerait une forte secousse sur les marchés financiers et un gel des investissements, le temps d'y voir plus clair. Cela pourrait provoquer une récession pendant un an, affirme M. Osborne.
A long terme, l'accès du Royaume-Uni au marché unique européen et à ses 500 millions de consommateurs serait réduit. Le pays devrait sans doute renégocier un accord de libre-échange avec l'UE, et des barrières douanières pourraient faire leur apparition (particulièrement dans le secteur de la finance).
Cette bataille de chiffres est l'une des clés de la campagne du référendum du 23 juin. Face à une population britannique qui n'aime guère l'Union européenne, le plus important atout de David Cameron est l'économie. «C'est notre principal argument et nous avons l'intention de continuer à nous concentrer dessus jusqu'au vote», explique au Monde Roland Rudd, le trésorier de Britain Stronger In Europe, l'organisme officiel qui fait campagne pour rester dans l'Union.
«C'est une sorte de déferlement himalayen de statistiques», s'amuse l'ancien maire de Londres Boris Johnson
Face à ce déferlement statistique, les partisans d'une sortie de l'UE balaient d'un revers de main la crédibilité de ces études. Selon eux, il s'agit du «projet de la peur», une entente d'une petite élite mondiale qui cherche à effrayer les Britanniques. «C'est la plus extraordinaire avalanche de peur, une sorte de déferlement himalayen de statistiques», s'amuse Boris Johnson, l'un des leaders du Brexit. Avant d'ajouter : «Il s'agit d'une lutte entre les gens qui veulent reprendre le contrôle (du pays) et un petit groupe de personnes qui s'en sortent très bien dans le système actuel.»
Tim Martin, le président de Wetherspoon, une grande chaîne de 900 pubs et l'un des rares grands patrons à soutenir le Brexit, s'agace également. «On nous annonce la fin de la civilisation et une invasion de criquets.»
Enfin, les statistiques brandies par le gouvernement britannique sont noircies à outrance. Ainsi, sur le court terme, le Trésor avertit d'une possible récession. Mais concrètement, les prévisions officielles ne tablent que sur un recul de 0,1% du produit intérieur brut (PIB) pendant quatre trimestres. Par rapport à la croissance de 2% actuelle, cela serait un vrai choc. Mais cela serait nettement moins violent que la crise financière de 2008, ou même que la récession de 1992.
Mais plutôt que de présenter les choses de cette façon, le Trésor a choisi de mettre en avant une perte de 3,6 points du PIB. Ce chiffre correspond à la perte de croissance du Royaume-Uni sur deux ans, par rapport à la croissance prévue actuellement. En d'autres termes, l'économie continuerait à croître, mais moins qu'attendu.
Le même tour de passe-passe est utilisé pour les prévisions de long terme. Les études officielles ne prédisent pas un effondrement de l'économie britannique après un Brexit, mais un ralentissement de la croissance. Ce n'est pas négligeable, loin de là, mais ce n'est pas la même chose.
Pas de version chiffrée alternative
Néanmoins, si les partisans d'une sortie de l'UE ont beau jeu de rejeter en bloc les prévisions des économistes, ils ne proposent pas de version chiffrée alternative. Ils ne sont même pas d'accord entre eux sur les modalités d'une sortie. Certains souhaitent conserver un accès au marché unique européen en renégociant un accord de libre-échange avec Bruxelles. D'autres préfèrent en sortir complètement, au profit d'un simple statut de pays membre de l'Organisation mondiale du commerce.
«Certains des partisans d'une sortie de l'UE ont passé leur vie à rêver à ce référendum et pourtant, ils n'ont pas de plan de rechange à proposer», attaque M. Rudd. James McGrory, porte-parole de Britain Stronger in Europe, s'emporte quand on l'accuse d'alimenter le «projet de la peur». «Nous avons le soutien intellectuel du FMI, de l'OCDE, de la Banque mondiale, du Trésor, de l'Institute of Fiscal Studies (institut économique très respecté)… Vous croyez vraiment qu'ils mettraient en danger leur réputation pour notre campagne ? Et le camp d'en face se contente de dire : ne vous inquiétez pas, tout se passera bien.»
Face à cette bataille de statistiques, l'un des meilleurs résumés de la situation a été réalisé par un comité parlementaire britannique qui comprenait des membres des deux camps. Forcés de trouver un compromis, ils se sont mis d'accord sur les conclusions suivantes en cas de Brexit. A court terme, un ralentissement de l'économie est «plausible». A long terme, «le commerce avec l'UE va probablement baisser». Mais en échange, l'économie britannique pourrait se défaire des lourdeurs régulatrices européennes et signer des accords de libre-échange avec les pays en forte croissance, comme, par exemple, la Chine. «Une question-clé est de savoir si les deux premiers risques valent les possibilités offertes par ce troisième point», note le rapport. De la réponse que les Britanniques donneront à cette question dépend le résultat du référendum.
E. A.
In lemonde.fr


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