Les grands argentiers du G7 ont lancé une mise en garde samedi, à l'issue d'une réunion de deux jours au Japon, contre les risques que représenterait un Brexit pour une économie mondiale déjà affaiblie. Les incertitudes ont augmenté, avec les conflits géopolitiques, le terrorisme, l'afflux de réfugiés, en outre le choc d'une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne complique l'environnement économique mondial, selon un document publié par les autorités japonaises. Dans un communiqué diffusé tôt samedi, le ministre britannique des Finances, George Osborne, a prévenu pour sa part qu'il serait extrêmement difficile au Royaume-Uni, en cas de Brexit, de négocier un nouvel accord commercial avec les pays de l'UE ainsi qu'avec les dizaines de pays non européens liés à Bruxelles par une entente spécifique. Il suffit de parler avec les ministres des Finances français, allemand et d'autres pays européens pour comprendre que si le Royaume-Uni quittait l'UE et voulait accéder au marché unique (...) nous devrions payer pour le budget de l'UE, accepter la liberté de mouvement des personnes, le tout sans avoir notre mot à dire sur ces politiques, avait déjà souligné M. Osborne vendredi à Sendai. Les sept étaient naturellement unanimes (...) pour dire qu'une sortie de l'UE ne serait pas une bonne chose d'abord pour le Royaume-Uni, a souligné de son côté samedi lors d'un point de presse le ministre français des Finances, Michel Sapin. Une sortie aurait des conséquences lourdes non pas parce qu'on serait méchant avec la Grande-Bretagne, mais parce que la logique économique serait extrêmement lourde, a-t-il ajouté.
Difficile de négocier un accord avec l'UE Le ministre britannique des Finances, George Osborne, a prévenu samedi qu'il serait extrêmement difficile au Royaume-Uni de négocier un nouvel accord commercial avec les pays de l'UE si Londres sortait du giron de Bruxelles. Le Chancelier de l'Echiquier a également averti que la valeur de l'immobilier au Royaume-Uni pourrait baisser entre 10 et 18% en cas de Brexit (pour British exit, ou sortie britannique), selon une analyse du Trésor qui doit être publiée la semaine prochaine. Il suffit de parler avec les ministres des Finances français, allemand et d'autres pays européens pour comprendre que si le Royaume-Uni quittait l'UE et voulait accéder au marché unique, (...) nous devrions payer pour le budget de l'UE, accepter la liberté de mouvement des personnes, le tout sans avoir notre mot à dire sur ces politiques, a souligné M. Osborne depuis Sendai (Japon), où il participe à une réunion des ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales des pays riches du G7. Les Britanniques vont décider par référendum le 23 juin si leur pays va rester ou non membre de l'Union européenne et le conservateur M. Osborne, comme son Premier ministre David Cameron et l'opposition travailliste, fait campagne pour un maintien dans le navire européen. Si nous quittions l'UE, nous aurions deux ans pour négocier notre sortie avec les 27 autres pays (de l'UE), nous devrions négocier de nouveaux accords avec ces 27 pays européens et en même temps conclure plus de 50 accords commerciaux avec les pays qui ne sont pas en Europe mais qui ont conclu une entente spécifique avec l'UE, a poursuivi le chancelier de l'Echiquier britannique. Ce serait extrêmement difficile à faire, a-t-il résumé, ajoutant que, pendant cette période, les entreprises n'auraient aucune certitude sur l'avenir, donc elles n'embaucheraient pas et n'investiraient pas, ce qui au final aurait des conséquences néfastes pour l'immobilier, les entreprises et l'emploi au Royaume-Uni. Concernant le marché immobilier, M. Osborne a déclaré qu'une analyse du Trésor montre que la valeur des propriétés pourrait baisser d'au moins 10% et jusqu'à 18%. En même temps les taux immobiliers partiraient à la hausse. C'est une situation perdant-perdant, a-t-il dit à la BBC. Appuyé par les grandes institutions multilatérales (FMI, OCDE), le camp des partisans du maintien multiplie les publications alarmistes sur l'impact économique ravageur que pourrait entraîner un départ, ce qui enrage les partisans du Brexit selon lesquels le Royaume-Uni serait plus prospère sans l'entrave bureaucratique bruxelloise. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a tiré dans le même sens que M. Osborne en prévenant vendredi les partisans du Brexit que l'Union européenne mènerait la vie dure au Royaume-Uni s'il désertait l'UE après le référendum. Les Britanniques vont décider par référendum le 23 juin si leur pays va rester ou non membre de l'Union européenne et, outre M. Osborne, le Premier ministre, David Cameron, et l'opposition travailliste font campagne pour un maintien dans le navire européen. Les derniers sondages donnent une nette avance au maintien dans l'UE mais la proportion d'indécis reste élevée, rendant le résultat très incertain. Appuyé par les grandes institutions multilatérales (FMI, OCDE), le camp des partisans du maintien dans l'UE multiplie les publications alarmistes sur l'impact économique ravageur que pourrait entraîner un départ, ce qui enrage les partisans du Brexit (pour British exit, ou sortie britannique) selon lesquels le Royaume-Uni serait plus prospère sans l'entrave bureaucratique bruxelloise. Les derniers sondages donnent une nette avance au maintien dans l'UE mais la proportion d'indécis reste élevée, rendant le résultat très incertain.
Promesse de ne pas cibler les taux de change Les grands argentiers du G7 ont réaffirmé samedi leur promesse de ne pas cibler les taux de change, alors que le spectre d'une guerre des monnaies a récemment été ravivé par le Japon. Les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales des pays riches du G7 ont souligné l'importance pour tous les pays d'éviter les dévaluations compétitives, dans un document publié à l'issue d'une réunion de deux jours dans l'archipel. Tokyo avait laissé entrevoir la possibilité d'une intervention sur les marchés des changes face à la hausse du yen qui rend son économie moins compétitive. En marge des débats du G7, le secrétaire au Trésor américain Jacob Lew a lui aussi accentué la pression sur le Japon samedi, pour éviter la mise en oeuvre des menaces répétées de Tokyo d'intervenir sur les marchés des changes. Lors de sa rencontre avec le ministre des finances japonais, Taro Aso, M. Lew a souligné que les engagements pris par le G-20 ... de s'abstenir de procéder à des dévaluations compétitives et de communiquer étroitement ont aidé à contribuer à la confiance dans l'économie mondiale ces derniers mois. Son interlocuteur, M. Aso, avait auparavant dit à plusieurs reprises qu'il n'hésiterait à agir pour freiner une hausse du yen en cas de constat de mouvements jugés biaisés dans une optique purement spéculative. La position de Washington est que le renforcement récent du yen, même s'il porte un coup aux exportateurs japonais, ne justifie aucunement une intervention sur le marché. La dernière intervention directe des autorités japonaises sur les marchés monétaires remonte à novembre 2011, quand le pays voulait endiguer la hausse du yen face au billet vert pour maintenir une reprise économique sur la bonne voie après la triple catastrophe (séisme, tsunami et accident nucléaire de Fukushima) la même année.
Renforcer la lutte mondiale contre le financement du terrorisme Les pays du G7 se sont engagés à renforcer la lutte mondiale contre le financement du terrorisme, à travers un plan d'action publié samedi à l'issue d'une réunion de deux jours au Japon. Le G7 réaffirme son engagement à contrer le financement du terrorisme, qui fournit aux terroristes les moyens de commettre leurs attaques, d'alimenter leurs réseaux et de diffuser leur idéologie via la propagande, souligne ce document. Nous sommes maintenant dans une phase opérationnelle. Nous allons déposer des outils efficaces de lutte contre le financement du terrorisme, c'est absolument nécessaire, a déclaré le ministre des Finances, Michel Sapin, dans un entretien. Tout d'abord, bien échanger entre les organismes de renseignement dans le domaine financier de manière à ce que ce qui se passe dans un pays soit connu du pays d'à côté. Tout particulièrement pour lutter contre les grands mouvements de financement, par exemple groupe Etat islamique en Syrie ou en Irak, a-t-il expliqué. Sur ce point, le G7 va s'appuyer sur le travail des organisations internationales compétentes en la matière pour identifier, analyser et évaluer les marges de progression, et avancer des propositions concrètes pour corriger d'éventuelles vulnérabilités, selon les termes du plan d'action. Les pays du G7 s'engagent aussi à évaluer les mesures de préventions actuelles, à mieux collaborer dans la mise en œuvre des sanctions financières, comme le gel de comptes bancaires, et enfin à renforcer le Gafi, le Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux pour relever les défis actuels. Il faut lutter contre l'anonymat: des cartes prépayées mais anonymes, des mouvements de cash qui permettent anonymement de financer. Il faut des traces, a souligné M. Sapin.