Parallèlement, le Front al Nosra, branche syrienne d'Al Qaïda, avec l'appui du groupe islamiste Ahrar al Cham et le parti islamique du Turkestan, a lancé une offensive contre les positions de l'armée gouvernementale au sud-ouest d'Alep L'armée syrienne est entrée dans la province de Raqqa, poursuivant une offensive appuyée par la Russie contre l'organisation Etat islamique (EI), rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Cette attaque fait partie d'une intensification de la lutte contre le groupe djihadiste. Elle s'ajoute à une offensive de l'armée irakienne contre la ville de Falloudja en Irak et à une autre des rebelles kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS) contre la ville de Manbij, dans le nord-ouest de la Syrie près de la frontière turque. Avec l'appui de Washington, les FDS se trouvaient, hier, à 5 km du fief jihadiste de Minbej, sur le principal axe de ravitaillement de l'EI depuis la Turquie. Dominées par les combattants kurdes et soutenues par les frappes de la coalition dirigée par les Etats-Unis, les FDS ont progressé et «se trouvaient désormais à environ 5 km de la ville stratégique de Minbej», dans la province septentrionale d'Alep, a indiqué l'OSDH. Cet assaut vise à empêcher l'Etat islamique d'accéder à la frontière turque. Minbej est située sur un axe stratégique reliant Raqqa, capitale de facto de l'EI en Syrie, à la frontière turque. Cet axe, crucial pour le ravitaillement des jihadistes en hommes, armes et financement, est techniquement coupé depuis samedi en raison des tirs des FDS, d'après l'OSDH. Depuis le début le 31 mai de l'offensive pour reprendre Minbej, les combats ont fait 74 morts - 30 jihadistes, 12 combattants des FDS et 32 civils, la majorité tués par des frappes de la coalition. Les FDS se sont emparées de 38 villages et fermes dans les environs de Minbej. Dans le village de Khirbet Rouss que les combattants des FDS ont repris à 20 km au sud-est de Minbej, ils ont libéré six femmes et 16 enfants yazidis qui avaient été enlevés en 2014 par l'EI en Irak. Les jihadistes avaient alors enlevé plusieurs centaines de membres de cette communauté, qu'ils considèrent comme hérétique, dans la région irakienne de Sinjar. Les FDS sont conseillées sur le terrain par les forces spéciales américaines, qui restent au niveau du «commandement» de l'opération, sans s'impliquer directement dans les combats, d'après Washington. Dans le même temps, l'EI fait face à une offensive dans son fief de la province de Raqqa, également dans le nord de la Syrie. Pour l'armée du régime, le premier objectif est de reprendre la ville de Tabqa, située à une cinquantaine de km de celle de Raqqa. Hier, les forces loyalistes étaient à moins de 40 km de Tabqa, près de laquelle se trouvent une prison contrôlée par l'EI et un aéroport militaire. Selon le quotidien libanais Al Akhbar, l'objectif de l'opération de l'armée gouvernementale n'était pas d'atteindre Raqqa dans les semaines qui viennent, mais la ville de Tabqa et le lac de barrage Assad, que domine Tabqa. L'EI a conquis Tabqa en 2014 lors de son expansion fulgurante en Irak et en Syrie. La ville, qui abrite une base aérienne, est située à une cinquantaine de km à l'ouest de Raqqa. Elle se trouve sur l'axe routier stratégique qui relie Raqqa aux territoires contrôlés par l'EI au nord-est d'Alep. L'aviation russe a mené vendredi d'intenses bombardements dans la partie orientale de la province d'Hama, dans la région d'Athriya proche de la frontière de la province de Raqqa, et l'armée syrienne a pu pénétrer dans cette province qui est un fief de l'EI. La ville de Raqqa se trouve plus à l'est et sa prise constitue, comme celle de Mossoul en Irak, l'objectif final des adversaires de l'EI. Les médias officiels syriens affirment que les troupes gouvernementales ont infligé de lourdes pertes à leurs adversaires. Ils ne précisent pas l'ampleur des forces engagées dans la bataille. Selon l'OSDH, au moins 26 combattants de l'EI ont été tués, ainsi que neuf membres des forces loyalistes. L'armée syrienne et ses alliées ne sont désormais plus qu'à une quarantaine de km des forces rebelles qui mènent avec l'appui des Etats-Unis une offensive pour isoler les positions de l'EI au nord d'Alep des territoires que l'organisation djihadiste contrôle à l'est de l'Euphrate, où se trouve Raqqa. Parallèlement, des rebelles islamistes conduits par le Front al Nosra, branche syrienne d'Al Qaïda, ont consolidé leurs gains au cours des dernières 24 heures dans la campagne au sud d'Alep, autour de la ville stratégique de Khan Touman, ont affirmé des groupes insurgés syriens. Au sud d'Alep, les combattants islamistes s'approchent de la grande ville d'Hader qui est, d'après les insurgés, une place forte des milices chiites. Dans un communiqué diffusé samedi, le centre russe de surveillance de l'accord de cessation des hostilités a déclaré que plus de 1 000 rebelles participaient à une offensive contre les positions de l'armée gouvernementale au sud-ouest d'Alep. Cet assaut dirigé par le Front al Nosra avec l'appui du groupe islamiste Ahrar al Cham et le parti islamique du Turkestan a été annoncé dès vendredi par l'OSDH. Selon des témoignages de civils cités par les observateurs russes, des groupes armés partiellement composés de soldats turcs sont apparus au nord d'Alep. Le centre de surveillance russe a également déclaré que plus de 2 000 rebelles s'étaient regroupés à Sheikh Maqsoud, quartier nord de la ville. Selon la même source, des bombardements de la rébellion ont fait plus de quarante morts et une centaine de blessés à Alep. Moscou impute ces pilonnages au Front al Nosra. L'armée syrienne a déclaré que des tirs de mortiers sur les quartiers de Midan et Hamadaniyah, tenus par le gouvernement, avaient coûté la vie à une douzaine de personnes. R. C./agences