L'étau se resserre autour d'Alep Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé que le mouvement chiite libanais allait renforcer davantage sa présence aux côtés de l'armée syrienne. L'aviation syrienne et russe a pilonné durant ces dernières quarante-huit heures la ville d'Alep et ses alentours en appui à une offensive des troupes terrestres de Bachar al Assad qui cherchent à verrouiller la route de ravitaillement vers la Turquie utilisée par les groupes rebelles. Les bombardements ont principalement concerné la «route de Castello», au nord d'Alep, ville coupée en deux parties est et ouest, la première tenue par l'opposition et la seconde par les forces gouvernementales. Aucun bilan n'a été encore divulgué. Les seules indications, communiquées par Rami Abd el rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé à Londres concerne la répartition des rôles entre «des avions russes (qui) appuient l'offensive terrestre du régime dans les faubourgs nord et des quartiers nord-ouest de la ville, tandis que les appareils syriens bombardent la partie est de la ville». Les groupes rebelles et les différentes formations salafistes telles que Ansar echaria, dépendant d'Al Qaïda en Syrie, plient, mais n'ont pas encore rompu face à cette offensive qui voit les forces gouvernementales encercler la zone est de la ville, alors que les raids des avions russes et syriens ont duré toute la nuit de vendredi à samedi. Des témoignages concordants font état de l'impossibilité de circuler sur la route de Castello. Prenant fait et cause pour le régime du président Bachar al Assad, et justifiant son engagement par les multiples implications étrangères dans la guerre contre Damas, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé que le mouvement chiite libanais allait renforcer davantage sa présence aux côtés de l'armée syrienne dans la bataille d'Alep. Déjà présent dans d'autres régions du pays, le Hezbollah partage la conviction qui veut que la ville d'Alep soit la clé déterminante du conflit non seulement entre le régime et l'opposition, mais également entre le régime et les différents groupes terroristes dont celui de l'Etat islamique. Toujours dans le nord, mais du côté de Minbej, une autre bataille acharnée oppose les combattants de l'alliance kurdo-arabe à ceux de Daesh qui, là encore, se battent pour conserver coûte que coûte la voie d'accès à la frontière turque d'où et vers laquelle le marché a été longtemps florissant. Les éléments des Forces démocratiques syriennes (FDS), composées de soldats arabes et kurdes appuyés par la population, sont parvenus à investir, jeudi dernier, certaines quartiers de Minbej au terme d'un mois de combats violents mais ils se heurtent dans leur tentative de progresser vers le centre-ville à une forte résistance de l'Etat islamique. Une des composantes des FDS, les Brigades révolutionnaires de Raqqa, a ainsi parlé de sanglants combats de rue avec les terroristes présents à Minbej depuis 2014 lorsqu'ils avaient envahi la ville tout entière. L'accès aux faubourgs nord de la cité demeure encore bloqué, preuve que les deux semaines de siège de Minbej, carrefour essentiel des transferts d'hommes et de matériels entre Raqqa, en Irak, et la région nord syrienne pour Daesh, n'ont pas anéanti les capacités de nuisance de l'organisation terroriste. Toujours selon l'Osdh, il y aurait eu 89 membres des FDS et 463 jihadistes de l'EI tués depuis le commencement des combats le 31 mai dernier. Comme pour l'armée syrienne à Alep, les combattants FDS sont appuyés à Minbej par les bombardements aériens de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis, coalition également engagée dans la guerre anti-EI en Irak. Le conflit syrien implique de multiples acteurs locaux et étrangers, dont plusieurs pays de la région qui tirent, chacun en ce qui le concerne et selon ses intérêts exclusifs, les marrons du feu pendant que le nombre de victimes, 280.000 disent les ONG, augmente de jour en jour.